mercredi 31 août 2011

Quelques heures

Rouen. Je suis à quelques heures de me transformer en Tour Operator pour australienne avec tournée de repas prévue, passage à Dieppe, passage au sport (comme Les Mills vient de cette zone) et bien entendu pré-rentrée vendredi.
Alors que je commence à voir ce que je vais faire comme cour, de l'histoire du Rugby en passant par les Stalkers, je me dis que je vais faire une séquence sur mon peintre préféré, Edward Hopper. Ses tableaux racontent bien des histoires et je suis sur qu'il y aura un appel auprès de mes génies en herbe.
J'aime beaucoup ce tableau (New York Movie) qui était dans notre salle de séjour il y a quelques vies de celà.
Je me suis longtemps intéressé à cette femme. J'en avais même écrit une nouvelle.
Le mystère de ce tableau est tout d'abord ce qu'il y a sur l'écran. Une montagne? Un être humain? Cette femme travaille-t-elle ici? Son pantalon le laisse penser mais nous n'en savons rien. Attend-elle la fin du film? Ou a-t-elle quitté la salle car ce qu'elle lui est trop cruel?
Et si le film était un message? Un message posthume de celui qu'elle avait aimé, sous forme d'un film, lors de d'une projection privée pour laquelle elle s'est faite engagée? Et si le réalisateur avait mis sur pellicule leur histoire d'amour et lui avait donné une fin heureuse, l'amenant à se dire qu'elle avait raté sa vie, qu'elle aurait du avoir le courage de voir ce qui était pourtant évident et naturel à l'époque?
Cette histoire d'amour était peut-être avec un des acteurs et non le réalisateur. Elle le revoit, dans toute sa beauté et s'interroge sur sa vie depuis, ne s'étant jamais remise de l'avoir laisser partir.
Plus prosaïque, comme celà arrive souvent, elle avait donné rends-vous à quelqu'un, elle avait choisi un film au titre révélateur comme'"The Only One" ou " A Blessed Life" ou encore "One".
Elle était en avance, s'imaginant quels vêtements il allait porter. Son cœur se nouait dès que quelqu'un entrait dans la salle, pour être tourmenté par le souffle froid de la déception. La salle s'est remplie petit à petit de tous ceux qui n'étaient pas lui. Quand l'obscurité s'est faite, elle a continué à regarder les ombres en retard, délaissant celles qui allaient deux par deux. Elle avait pourtant choisi un siège qui donnait sur l'allée pour qu'il puisse s'assoir au plus vite et qu'elle puisse sentir son parfum et l'étreindre dans cette nuit provoquée. Le film avait commencé mais elle ne put se résoudre à entrer dans son histoire pourtant si prometteuse. Son coeur l'empêchait de se concentrer. Il battait tellement fort que chacun l'aurait entendu sans la présence des acteurs. Elle avait mal, sa tête tournait. Elle ne pleurait pas facilement mais ce rendez-vous manqué était le coup de poignard de trop. Elle s'est alors levée, a quitté l'obscurité et s'est mise près de l'escalier qui menait au balcon. Elle entendait les rires et réactions de la salle mais le poids de la réalité venait de couper l'élan qui mène vers les royaumes de l'imaginaire et de l'évasion. Sans lui, elle était perdue. Sans lui, la vie n'avait plus ni gout ni sens. Sans lui, le bonheur n'existait plus que sur la magie de cet écran d'argent.

lundi 29 août 2011

Comment choisir un canapé tout seul?

Question existentielle.
Mais elle n'est pas évidente. C'est tout le malheur qu'IKEA provoque chez les gens comme moi. Ikea est fait pour les gens à deux. Ou pour les gens qui viennent de se séparer et qui veulent changer leur appartement. Je ne sais pas dans quelle catégorie je suis mais assurément pas la première. Un canapé implique bien des choses; convertible ou pas? Traduction: comptez-vous voir du monde ou pas? Bref, que de pressions.

La pression de l'agrégation est celle que je n'ai pas en tout cas. Echouer aussi près a été vraiment dévastateur et au vu de certaines personnes, l'agrégation me laisse un goût amer à y réfléchir. Je n'ai pas besoin de l'agrégation pour être idiot ou intelligent. Et tout comme Rouen, je me dis que cette formation ne m'a pas fait de bien. En fait, tout le contraire de ce que j'y attendais. C'est ce qu'on appelle le syndrome de l'abandon, et dans tous les sens du terme. Comme je le disais, je suis en période de changement.Changer le cercle de la lose. Et finalement, même s'il y a eu du panache, l'agrégation en fait partie. J'aurais eu du panache avec une admissibilité mais j'aurais surtout perdu mon temps. Je me rappelle une phrase à quelqu'un à qui je disais que je me fichais de l'agrégation car je l'avais trouvée. L'autre pensait l'inverse et avait mis l'agrégation dans sa priorité des choses. Pas moi. Donc autant aussi arrêter l'agrégation maintenant que les deux sont inaccessibles. On appelle ça des dommages collatéraux. 

L'ironie du jour: arriver au sport et se rendre compte qu'en fait, on ne veut pas y aller. Regarder avec joie qu'en fait, on n'avait pas pris son Tshirt et que donc, c'est retour à la maison. 

dimanche 28 août 2011

Dimanche matin

Rouen. Trois jours que je suis de retour dans cette ville et je me remets lentement. Tout d'abord il y a eu ce rhume énorme avec médecin et médicaments qui a un peu été mon ouragan à moi, il y a aussi un ouragan de silence, qui souffle toujours d'ailleurs et qui vous glace et brise le cœur. Ensuite, je suis dans les préparatifs d'accueil australien car la fin de la semaine prochain sera consacrée à un retour de mes amies d'Australie. Toue du moins une seule cette fois mais avec la pré-rentrée dans le milieu du "séjour", il va falloir rester sur Rouen. Misons sur le gris habituel de cette ville pour passer quelques journées de visite. Le mont Gargan fera bien 20 minutes même s'il faut savoir comment retourner là-bas pour voir toute la ville à ses pieds. Un tour à Dieppe sera ensuite au programme. Et la tournée des grands Ducs bien entendu.

Histoire de retrouver le rythme passionnant du retour, le cinéma est de retour. Trois films en trois jours dont deux dans la même journée montre bien que je dois retourner sur les sites de rencontres comme me disait un ami.
Captain America a été une vraie réussite et le public sait maintenant qu'il faut attendre après le générique pour partir car nous étions plus de trente à rester, familles incluses.
This Must Be The Place, avec Sean Penn. Un très beau film même si l'histoire un peu improbable d'en gros Robert Smith qui va chasser des nazis au nom de son père fait un peu générateur aléatoire d'histoires.

Enfin, Cowboys et Envahisseurs qui est un coup dans l'eau pour Jon Favreau. Le film est assez déséquilibré et il est difficile de vraiment s'attacher aux personnages.
Ce soir, pour conclure mon jour du Seigneur, c'est direction Melancholia, Lars van Trier, de la VO et de la science fiction. 



Je finirai par le moment ironique de la soirée d'hier. Cela s'est passé près du CHU et d'une rue vers laquelle j'allais bien régulièrement, plein d'espoir en l'avenir.
A 2h00 du matin, alors que l'on me ramenait à la voiture garée dans cette rue, mon chauffeur m'a alors parlé de sa séparation fort récente récente et douloureuse. Je l'ai écouté, réconforté comme j'ai pu mais alors que ses mots décrivaient sa rupture, je regardais autour de moi et chaque portion de la rue me rappelait à peu près les mêmes souvenirs, et la cohorte de ces derniers ont commencé à faire une parade dans ma tête. Heureusement, la conversation s'est arrêtée avant le point critique. Je ne sais pas quelle ironie était la plus forte. Cette rue ou moi lui donnant les conseils que je n'arrive pas à m'appliquer.


"Irony is what makes the world go round". Et mon monde ne cesse de tourner....

mardi 16 août 2011

Du River View Hôtel, ..Singapour?

Eh oui, Singapour. Si on m'avait que j'écrirais un post de cette ville et dans un hôtel, je ne l'aurais pas cru. Je suis donc dans Singapour, la nuit et comme on dit, j'aurais du prendre à gauche la dernière fois. En gros, un retard trop important, un vol parti sans nous et nous sommes donc ici.
Le pire? Ne pas savoir quand on va rentrer. Les vols sont tous pleins pour Londres pour les trois jours à venir.

Quelle histoire pour ma dernière. Et quand on parlait de se sentir seul, là je le suis. Plus que jamais. Surtout quand des jeunes fument dans la chambre de ce sympathique pays, sous les alarmes incendies. Quand d'autres craquent ou paniquent. Et vous devez tout contrôler, répondre au flot de questions avec les pressions venant de France. Encore quelques heures et je tomberai le masque. Call me the Lonesome journeyman

Bloque a singapour

vol rate pour cause de retard de fucking Jet Star...ne sais pas quand je rentre en france

lundi 15 août 2011

Retour vers nulle part

Comment dire au revoir?
Les mots ce matin sont plus rares, plus espacés. Les blagues et les rires restent les mêmes mais il y a quelque chose qui sonne différemment. Le silence devient plus envahissant et celui-ci est peuplé du savoir qu'il va devenir permanent dès demain.
En fait, je suis déjà parti. Je regarde cet arbre gigantesque autour duquel de magnifiques papillons s'amusent et dansent mais mon esprit est déjà en France. Déjà dans cet avion qui va m'emmener de Cairns à Darwin, de Darwin à Singapour, de Singapour à Londres et de Londres à Paris. Quand j'atterrirai mercredi à 9h40, ce sera la fin.
Je ne souhaite plus repartir en Oz et ce voyage était le dernier. Tout a une fin et je dois rompre cette tradition pour sortir du statu quo. Quand on me demande ici si j'ai quelqu'un, je réponds toujours "my personal life is a disaster at the moment" avec un petit sourire d'auto-dérision qui fait passer le tout. Et comme il faut quand même que je fasse quelque chose de ma vie, eh bien, je romps avec ce "pattern". Quelqu'un agisse avec courage et franchise dans cette histoire, ou tout juste agir en fait.
Ce sera mon retour vers nulle part où personne ne m'attend. Où tout est à refaire sur tous les plans, où rien ne bouge si ce n'est ce foutu temps qui passe.

Mais je ne suis encore parti d'ici.
Je suis encore Down Under. Et la question revient:
Comment dire au revoir, quand tout hurle aux oreilles que la séparation est là? Quand Michael Scott est parti vivre dans le Colorado, il n'a en fait pas dit au revoir. Il est parti comme si de rien n'était, comme s'il revenait le demain. J'aime assez celà.
Et dans la routine qui va reprendre, je repenserai à tous ces moments. Je repenserai à cet arbre gigantesque autour duquel de magnifiques papillons s'amusent et dansent. Et mon esprit retournera là-bas.
Quant à mon corps, il y retournera un jour. Mais accompagné par qui voudra bien. Enfin.

Assiettes...

On remballe. Cairns se termine, je liquide mes heures internet et je ressors mes photos non publiées.

Derrière

Restes

Wish YOU were here

dimanche 14 août 2011

samedi 13 août 2011

Trone de Pierre

Avant le Reef, une excursion dans les terres australiennes. Et là, un
trône m'attend qui, comme dans les romans, est très douloureux si l'on
veut s'asseoir dessus.
Dans 24 heures le Reef, dans 48 heures la France. Je n'aime pas cette
période de transition. Mon rêve serait d'avoir quelqu'un qui vienne me
chercher à l'aéroport et me redépose direct sur Rouen. Je n'aurais pas
à me dire que je dois trimballer toutes mes affaires dans un espèce de
brouillard complet. Au moins, je n'arrive pas à 6h du matin sur Paris.

jeudi 11 août 2011

Comme si de rien n'était.

Clic

Même plage. Deux français amoureux en Australie à quelques mètres de moi. Lisant Lonely Planet et un livre de poche pour Monsieur. Ils m'ont réveillé à discuter et à entendre du français au bout du monde, mon cerveau embrumé était un peu perdu. Au moment où je prends la photo, des cris et des applaudissements derrière moi: un mariage vient juste d'être célébré. Un autre moment volé. Et je vais inventer celle avec qui je lirais Lonely Planet.

Walking Away

mercredi 10 août 2011

Tous ces souvenirs

Rappelle toi comme l'eau bleue était calme. Il n'y avait pas de vent, comme si Eole nous faisait un cadeau pour ces derniers jours. Le doux bruit régulier des quelques vagues berçaient les personnes encore sur la plage et dont les ombres s'agrandissaient lentement. Un père jouait au ballon avec sa petite. Elle courrait désespérément derrière cette grosse boule gonflée, piétinant, riant à en perdre haleine et battant des bras. La lune était déjà dans le ciel, pâle et au visage si différent de celui qu'elle offre "là-haut". L'eau était si calme qu'on aurait pu marcher jusqu'à Double Island. Et dans ce tableau de sérénité, après mon premier plongeon, un biplan bien improbable a traversé le ciel, longeant la plage pour disparaître dans le bleu.
Rappelle-toi, quand ces souvenirs auront disparu et que tes yeux retomberont sur ces mots.

mardi 9 août 2011

lundi 8 août 2011

One fine day

Le jour le plus chaud du séjour. Dur de se concentrer sur  Dance with Dragons. La fin s'approche, mais dansons avant la fin du monde.
D'autres sont à (re)construire. Plein d'espoirs.


Don't hate me

dimanche 7 août 2011

samedi 6 août 2011

Derniers instants sur Trinity Beach

La nuit porte conseil

"Sleep on it" dit-on en anglais. Sauf que je ne peux pas. Passer une journée avec quelqu'un qui vous sourit, sachant ce qu'elle a pu écrire est difficilement supportable. Se sentir trahi est un sentiment qui revient un peu trop ces derniers temps. Alors je pense aller voir mes djeunz, leur fraicheur me fera du bien. C'est bien ma dernière année. Je parlais de changement, il se met en place naturellement et c'est un bon signe.
Et avec ça, le temps est encore exécrable. J'oubliais, dans les gentillesses ( car quand je relirai celà dans quelques mois/années, j'en soutirerai) , j'ai été mentionné comme quelqu'un pillant son frigo. Écœuré..
Vivement 10 jours que je sois en France. Mais au moins, dès ce soir, tout va s'arranger, je ne serai plus là mais avec mes Aussie girls.

vendredi 5 août 2011

Un autre monde


Ces 4 photos ont une histoire. Je ne devais pas les prendre. Je ne
devais pas sortir. Je devais montrer l'ipad 64 GB 3G que Beryl, ma
host mum de 65 ans a eu de son fils.Je ne devais pas.
Mais j'ai découvert une trahison. Et j'écris ces mots avec ce sentiment au coeur et le dégoût aux lèvres. Quand on est nul en
informatique, il ne faut pas tenir des propos qui dépassent l'acceptable. Surtout avec moi.

Alors, quelques minutes plus tard je suis descendu passer un
appel car il fallait que celà sorte.
 Et j'ai vu cette lumière. Je suis revenu et j'ai pris l'appareil.
Mais là, revenu, je suis furieux, excédé, hors de moi. J'ai envie de faire mes
valises, tout de suite et de me barrer. Je n'ai que 24 heures à attendre avant quitter cet endroit. Comme il est cruel de faire attendre, voilà ce qui s'est passé. Cette charmante host mum sur laquelle j'avais commencé à écrire un post m'a demandé de lui montrer comment on lisait un mail sur l'Ipad. Pour lui montrer, j'en prends un d'une personne qui chapeaute les séjours dans le Queensland et avec qui je devais manger. Je l'ouvre, et là je vois toute une série de choses sur moi et mon travail ici. Bref,  que je ne suis pas tous les jours dans les lycées et plusieurs choses de ce type. Je suis même qualifié de "useless" (paye ton compliment, la vieille). Tout ça parce qu'ils n'ont que des séjours d'asiatiques où les professeurs vont avec les jeunes. Mais nous on "immerge", on accompagne pas, il n'y a rien d'applicable à tout celà et de plus, de quoi elle se mêle? Bref, la trahison complète. Il n'y aura pas de fleurs demain, et je me dis que pour un mec "useless", moi qui ai passé 3 heures à monter son foutu modem, qui lui ai installé tout son nouveau matériel informatique, je suis bien gentil. A ce stade là, c'est d'ailleurs un autre nom que l'on emploie. Je le dis toujours: toute bonne action trouve toujours sa punition.

Je me suis ainsi éloigné et j'ai donc pris ces clichés. De paix, de repos.
Et d'ailleurs. Voici l'histoire de ces photos trompeuses.