vendredi 8 juin 2018

The end of an era

Comme on le disait, les choses s’arrête non pas en un éclat mais en un soupir. 
Voilà, c’est fini: en 2000 je devenais prof au lycée. Dix-huit ans après, je quitte ainsi le lycée et j’arrive à la fac. Steve Jobs le disait, il s’agissait de relier les points. Et que cette route semblait sinueuse mais alors que je regarde derrière, elle semble bien droite. 
A y réfléchir, que cette rupture fut un tournant pour ma vie. Et à y réfléchir, absolument rien de négatif ou à regretter n’en est sorti. Quelle petite vie étouffante j’aurais pu avoir avec celle qui a décidé de partir, avec celle qui a été à l’origine de ce blog. tout n’a fait que se succéder ensuite. Parfois, cela a mis du temps à se mettre en branle. Parfois j’ai traversé des marais où tout sembler figer. Et un jour, le bleu a percé. Un jour, tout s’est déchiré et un glorieux soleil est arrivé.
L’histoire d’un « setback » devenu un « comeback ». L’histoire d’un monde englouti qui m’a permis de découvrir 1000 merveilles, 1000 gens et qui en 5 ans m’a donné une femme, une enfant adorable, et l’accès à ce poste de professeur. 
Quelle course, quel chemin!
Je le disais, il y a des moments d’équilibre parfait et j’y suis en ce moment. Cela ne durera pas, alors il vaut mieux contempler le paysage. 2018 aura été une année bénie comme rarement, après cette année 2015.
Mais revenons à ce soupir. 
J’ai dit au revoir à mes lycéens. J’ai pu avoir une de ses classes où tout roule magnifiquement des deux côtés du bureau, où l’on voit la joie de se retrouver et où l’on sent la peine de se quitter. Peine brève bien entendu, mais bien sincère. C’est avec eux que je devais m’arrêter et les aléas ont fait que c’est par petit bout de personnes que nous sommes séparés. Pas de grand goûter, pas d’au revoir alors que le lycée célèbre son dernier jour. Ce n’est plus que dans les séries télé, ce genre de choses, chez les grands.
On se rappelle des premiers et des derniers. Ils les auront été et je suis fier que cela soit eux à avoir clôturé ce grand bal. Enfin, « heureux » est le terme plus juste. Tout cela différent. Je ne tutoierai plus mes autres élèves, pardon, étudiants. Il y a aura une gouaille en moins. Une naïveté aussi. C’est quand même un métier d’amour que nous faisons malgré les doutes, les énervements et la fatigue qui s’accumule. Quand vous savez qu’ils ont appris de vous, quand vous savez qu’ils suivent vos conseils, quand ils viennent à vous, alors vous savez que vous avez choisi le bon métier.
Un autre cap s’ouvre à moi. Le navire fend l’eau et s’y dirige. Une nouvelle terre de défis, mystérieuse et inconnue. Intimidante également. 
Mes lycéens, je vous laisse derrière moi. Vous me manquerez. Je vous emporte aussi avec moi, pour voir ce que vous deviendrez quelques années plus tard. Et pour que je n’oublie pas.


Ce fut beau.