Vois-tu L., il y a des choses qui ne changent jamais, surtout dans les familles.
Les opinions y sont figées à tout jamais ("de toute façon, il a toujours été comme ça. Tout petit déjà..."). Le petit dernier sera toujours le petit frère, qu'il ait 6 ans ou 77 ans comme c'était le cas hier. Et même si les petits enfants ont de 24 à 30 ans, ils sont toujours les « drôles » comme on dit chez nous.
Et puis il y a la vision des enfants et plus précisément les yeux d'enfants que nous ne perdons jamais vraiment quant on en vient à certaines personnes.
Mon grand père sera toujours celui qui jouait avec moi, dont le visage s'illuminait d'un sourire. Celui qui venait m'embêter en me racontant quelques histoires qui me catastrophaient ou m'enchantaient. Celui qui me consolait quand j’en avais gros sur le cœur. Et Dieu que le cœur d’un enfant est petit..
Hier, ce n'était plus le petit garçon qui est venu pour lui. Les petits-enfants étaient tous là pour papy, même s'ils sont ne plus des enfants depuis longtemps.
Et mon grand père n'est plus vraiment celui du monde perdu de notre enfance. Il est moins vaillant, marche un peu plus lentement et ne conduit plus pour le bien de la société.
Ses nombreux amis partent tous les uns après les autres, réduisant un peu plus le dernier carré et je le vois parfois discuter avec dame nostalgie. Mais il reste notre Papy, avec les mêmes histoires qu’il nous a raconté mille fois et que nous ne nous lassons pas de réentendre, car c ’est lui qui nous les raconte. Celui de notre enfance.
Hier nous lui avons tous fait un cadeau pour ses 80 années. Emu aux larmes en lisant la carte que nous lui avons écrite, il n'a presque pas regardé ce que nous lui avons offert. Il n'a regardé que cette carte et les dessins/hiéroglyphes offerts par les deux "petits".
C'est à ce moment là, L. que je me suis rendu à quel point cet instant était précieux. Depuis note voyage, nous sommes tous les deux à la recherche de la Vérité. Nous voulons trouver des instants vrais, universels et qui nous marquent pour le reste de nos vies.
Ce chaud après midi de septembre, quelque part en Vendée, j’ai percé le voile.
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