lundi 31 mars 2008

Syntax error

Rouen. Fin de mes six heures de Syntaxe où l'on découvre plusieurs choses.
La première est que si on veut manger à Mont Saint Aignan un lundi il vaut mieux avoir une bonne résistance car à part les distributeurs automatiques, il n'y a pas grand chose qui fonctionne ou qui est ouvert.
Ensuite quel plaisir de voir que sa boîte aux lettres peut contenir ceci:

D'accord, il y a mieux pour sauver la planète mais au moins, les deux livres arrivent un en bon état et des grands sacs comme ça vont bien pouvoir resservir.
Aujourd'hui les néo coloniaux sont graciés, les néo nazis footeux prennent des crayons et demain j'affronte cette classe où j'ai du régler ce problème avec un parent d'élève. Je me dis que ce monde n'est pas prêt de me lasser ou de m'écœurer (ou en fait, si, justement). Je vis dans une sorte de quatrième dimension (pour signaler la sortie en DVD en kiosque de cette grande série qui est tellement l'alliée des profs d'anglais), sauf que l'épisode est en couleur et qu'il dure très longtemps, trop longtemps. Mes jeunes voisins d'ailleurs ignorent tout de cette série et pour parler du temps qui passe, j'ai demandé aux élèves s'ils connaissaient Indiana Jones.
On me regarde alors avec de grands yeux. Quelques mains se lèvent et j'entends: "Ah oui Monsieur, il sort bientôt!". Très longtemps, trop longtemps.

Je vous laisse néanmoins avec...

dimanche 30 mars 2008

Ce grand jour, nouvelle expérience


Rouen. Misery. J'arrive donc à 11 heures pour le conseil de classe et une mère d'élève est présente. Elle ne se présente pas et quand je lui dit bonjour, je remarque un certain regard. Son fils est le deuxième de la classe. Absent régulièrement, racontant des histoires à sa mère, le pauvre bichon est un martyr avec 18 demi-journées d'absence.
Tout du moins c'est qui sort de son envolée lyrique contre moi. "Je vais avoir des choses à dire" me dit-elle. Et là son visage se métamorphose, elle me pointe du doigt et me dit que ça suffit, que son fils est mon bouc émissaire, que j'ai dit qu'il n'avait pas de neurone, qu'il était con, que je critiquais sans cesse son blouson et la chaîne qu'il avait autour du cou.
Là, autant vous dire que l'ambiance s'est trouvée un peu refroidie. La proviseur adjoint me dit de ne pas répondre, fait signe aux professeurs d'en faire de même. Elle la reprend et lui explique que c'est un conseil de classe et s'il y a un problème, qu'elle demande un rendez-vous.

Je lui réponds néanmoins que ce qu'elle raconte est grotesque et qu'on allait en parler après le conseil. J'étais furieux. D'autant plus que les trucs dont elle me parlait remontait au mois de novembre et que tout venait d'un cours du lundi matin.
Bref, venue exprès pour régler des comptes, cette mère appelle régulièrement le lycée pour engueuler l'administration car son fils vient en cours pour deux heures. Le souci c'est que comme elle est persuadée que son fils chéri a raison sur tout, elle ne se rend pas compte que son fils lui ment et qu'il "oublie" donc de lui dire qu'il y a d'autres heures, car parfois il arrive qu'on bosse aussi. Bref ce genre de mère hystérique qui a un souci avec l'Education Nationale.
A la fin du conseil je vais la voir: et là, pendant 15 minutes je lui explique la manière de voir les choses, que 80 de mes élèves ont des gourmettes et qu'il fallait un peu arrêter la parano. Par contre que son fils ne foutait rien (et elle était d'accord), qu'il jouait un peu trop au caid qu'il n'était pas (le petit chou qui a mal au ventre en venant dans mon cour) et là elle me répond: oui, c'est un rôle qu'il se donne. Elle me répond que je suis un tyran qui a des têtes de Turcs et que ce n'est pas normal de vouloir les forcer à travailler ainsi!!!!!!!!!!!!!!!! Et elle me ressort le coup de sa chaine. Là j'explose à nouveau, lui demandant si on n'allait pas remonter à la 6ème aussi. Au bout d'un moment voyant tous ses arguments s'effondrer (et pêle-mêle elle couvre ses absences car il ne va pas à l'école s'il y a peu d'heures, que c'est normal de ne pas travailler si ça ne va pas avec le prof), j'ai eu l'impression de parler à mes élèves. J'ouvrais les grandes orgues, j'y allais de tous mes regards les plus noirs. Une fois le cas réglé, je retourne au conseil de classe et là ma proviseur adjoint me dit: vous n'êtes pas mort?
-Non, c'est elle qui l'est.
Mes collègues se mettent tous derrière moi. Ainsi que l'administration. Mais mardi je vais devoir régler celà avec une classe d'élèves qui utilise le mensonge aussi bien que la mauvaise foi. Qu'auront dit les délégués de tout celà, car eux ne savent pas ce qui s'est passé après le conseil. Que dira le fils et surtout qu'aura raconté cette incarnation de la pondération, des arguments fondés et la bonne foi à son fils?
Tant de questions dont j'aurais la réponse mardi.
Mais ma journée n'était pas finie. En attendant le second conseil de classe, je mangeais durant mes 10 minutes de pause. Et là on vient me voir: Fiddler il y a une mère au bureau qui veut vos voir. Il y a un souci. Arghhhhhhhhhhhhhhhhhhh.
Heureusement, celle-ci possédait cette denrée qu'on appelle l'intelligence. Les absences de son fils étaient dues à des migraines et cet idiot n'en disait rien (ni l'infirmière d'ailleurs..). Bref le problème s'est réglé dans le sourire et la joie. Ca fait du bien?
C'est sur que ce post est un peu expiatoire mais aussi c'est pour montrer ce qui nous arrive également et pour se dire que dans ce métier, il faut parfois être assez solide, pris entre le feu d'élèves menteurs qui sont des anges, de parents qui se mettent derrière eux. Je suis monté le soir sur Caen et j'ai remarqué que je roulais un peu vite.
(post non relu)

samedi 29 mars 2008

Un prof agressé (moi)

Misery. Je vais vous narrer dans quelques jours la désagréable expérience que j'ai vécue, à savoir m'être littéralement fait agresser verbalement par une parente d'élève qui est venue assister au conseil de classe juste pour dire à quel point "y en avait ras le bol de moi" et que je prenais son fils pour une tête de turc. Je vous passe les détails de tout celà pour l'instant. Ce vendredi fut ma pire journée de profs...A suivre donc

vendredi 28 mars 2008

En attendant ce week end



Merci à Miss C.T. et à Facebook. Je signale en qu'hier une élève à parler de muqueuse électrique (dans un cours de contraception!) et un autre a écrit que le bonnet de la république est "le bonnet péruvien"! Les notions floues sont donc universellement partagées semble-t-il.

jeudi 27 mars 2008

Petits mots

Rouen. Rainbow City. Des petits mots légers ce soir qui rebondissent sur d'autres phrases, allégeant mon coeur et faisant poindre sur mon visage un sourire. Cette allégresse nocturne qui disparaîtra demain matin vole dans la pièce, chasse la marée du sommeil et fait danser mille et une choses dans ma tête. Profitons-en, mes amis.

mercredi 26 mars 2008

La lumière est venue de Laurent Blanc

Rouen. Bien sur il y aura toujours les idiots à dire qu'ils s'en fichent. Bien sur le monde ne s'arrête pas de tourner mais il y a quelque chose qui s'en va. Le Sport ne triche pas (je dis bien le "sport") et et c'est le seul spectacle dont l'issue n'est pas écrite, dont il est impossible de définir l'issue et c'est ce qui fait qu'on l'aime tant. Il nous ramène à nos forces, nos faiblesses, à nos superstitions.
La phrase à l'en-tête de ce post me ramène à un mois de 98 chez des amis quand Laurent Blanc qualifie la France contre l'Paraguay et que Thierry Gilardi nous libère de notre stress (et se libère aussi en passant!). Cette voix profonde et rocailleuse qui semble venir directement venir de l'émotion avait quelque chose. Je n'écoute jamais les matchs à la télé. Je regarde l'image et je mets le commentaire radio mais ce soir je ferai un effort.
A l'époque où je faisais mes commentaires radio pour RMC et Sud Radio, je me rappelle être aller au Havre pour voir Nice jouer sous des trombes d'eau et il était à quelques mètres de moi pour Canal avec son fils.
C'était ma pierre.

mardi 25 mars 2008

Survivor



Rouen, la grande arène, deux chats.
La métamorphose du Cool Cat est vraiment des plus surprenantes. Il est le gros pépère pendant une journée, puis dès qu'un jeune branl.. chaton vient troubler sa quiétude, il se transforme en catcheur. J'envisage sincèrement de faire une tournée à travers l'Europe pour montrer à tous les bipèdes que le vieux chat fait autre chose que de penser à du thon.

lundi 24 mars 2008

On reprend

Rouen. Je pense qu'un pause de presque une semaine a été quelque chose de rare dans l'écriture de ses chroniques. Il me fallait ça je pense et celà m'a bien plus affecté que je ne pouvais le penser. C'est intéressant de voir également les réactions autour de moi à cette annonce. Enfin bref, ne nous étalons pas plus sur ce sujet. La déception étant bien trop vaste pour débattre ici. Et le plus tragique avec la déception c'est qu'elle vient toujours de ceux dont on s'y attendrait le moins.
Alors en une semaine, entre un nouveau PC et un écran rock'n roll de 22 pouces, on réfléchit. Quitter la France? Il y a des opportunités, c'est clair. Résister (à bien de choses) et continuer? Cette route est des plus excitantes c'est sur. Elle est faite d'éphémère, de superficiel et d'illusion. Une sorte de valse de sentiments qui ne s'arrête pas, comme si l'orchestre ne pouvait faire autre chose que de jouer sans cesse.
Des gens apparaissent, disparaissent, disparaissent sans avoir été vus et parfois reviennent, ce n'est plus du théâtre mais ça devient Ben-hur!

Parlons d'autres choses, parlons de tout et de rien. The Office revient, How I met your mother aussi (avec une cameo de Britney Spears à venir..)et à défaut d'un ciel bleu on va rire dans les chaumières, tout du moins dans la mienne.
Je me force à le suivre avec mon carnet à la main pour noter les expressions qui pourraient me servir pour l'agreg. Chacun sa méthode, hein? et qui sait, je serais peut-être à l'origine d'une méthodologie révolutionnaire qui me vaudra gloire et reconnaissance.
Je pense aussi que quelques minutes de rêve par jour c'est aussi bon que du chocolat (et moins calorique, ben oui on a plus 20 ans).

Alors reprenons un peu d'"art" avec cette photo. Si j'arrête le jeu extra normand, je continue sur Rouen et ce matin, en me levant, j'ai vu ceci. Je trouve celà très symbolique. La cire qui tombe est le symbole du temps enfui. Pourtant, ce temps ne disparait pas, reste figé, comme si on pouvait grimper dessus et remonter l'endroit d'où il vient, le passé. Ca y est, après avoir révolutionné l'apprentissage des langues, je viens d'inventer la machine à remonter le temps. Tout ça, en un lundi de Pâques, c'est pas mal.

PS: ce soir, les Tudors sur Canal+. Immanquable.

samedi 22 mars 2008

Bientôt de retour

Rouen. Caen. La Réunion. Ma petite pause se continue et le rythme reviendra au début de la semaine prochaine. Il va falloir que l'on se remette à sourire, surtout que c'est pas le temps qui va aider, et encore moins les rêves. Bon week end de Pâques, bonnes bottes et c'est sur que le chocolat ne va pas fondre.

mardi 18 mars 2008

Sorry to interrupt.





Rouen. Je ne sais que dire. Et non pas parce que l'inspiration me manque. Non, ce n'est pas ça. Il est tard, très tard et tout mon repos s'est envolé, et je vais vous le dire je m'en fous.
Ce soir mes amis, mon coeur saigne. Mes larmes coulent. Dernièrement n'a pas été une période des plus drôles et ce soir l'anodin d'une recherche sur internet m'a fait basculer. Mon cool cat est à côté de moi, au garde à vous, éclairé par mon PC sur les vagues que forment ma couette.
Je me suis inscrit sur les Copains d'abord, le Facebook du pauvre, après l'avoir vu chez plusieurs personnes.

Je me suis pris au jeu et j'ai cherché ceux que je connaissais. J'ai vu des noms qui m'ont fait sourire, d'autres moins. Et pour m'amuser je cherche le nom de ma première copine. Celle qui m'a convaincu d'être prof, celle qui a toujours ce sourire magnifique quand je pense à elle. Celle à qui je dois tant, dont je relis les mots échangés dans cette double chambre étudiant au cinquième étage sans ascenceur ca sinon celà n'était pas drôle.

Je ne l'ai pas trouvée. Alors je suis allé sur Google et je l'ai vue. Elle a bien réussi.. Elle était en Ecosse, je le savais. Elle a écrit un livre sur l'éducation. Et son nom est partout. Je clique sur "images" mais je ne vois rien. Je vois même qu'il y a dans une université écossaise un prix à son nom. Et là je m'arrête. Je me réveille. Je me glace. Il y a deux inscriptions à côté de son nom: 1973-2006.
Je me redresse dans mon lit, un coup dans la figure. Je peste contre cette page qui ne s'affiche pas. Je veux savoir. Les mots apparaissent: death, passing. Ce n'est pas possible. Pas elle. Pas celle qui représente cette joie dans mon coeur, cette innocence, ces discussions sans fin, ces rires et ces chamailleries. Pas toi...
Nous étions en 3eme au Collège Balzac et c'était le genre de fille qui vous rendait fier quand elle vous faisait la bise. Puis la première, la terminale au lycée Alain à Alençon, et la fac à Caen. Elle en Anglais, moi en droit.
Je t'ai revue il y a trop longtemps pour que je m'en rappelle précisément. Ton dernier mail, je suis allé le rechercher. Ironiquement, je te parlais de 4YM qui venait redonner du soleil dans ma vie après ma première grosse rupture. Ca laisse un sale gout dans la bouche. Alors j'ai fait ce truc tout con: j'ai renvoyé ce mail à son adresse. Il n'a fallu qu'un triste battement de coeur pour recevoir la réponse automatique. La page de l'université de Paisley qui était la sienne est un "document qui ne peut s'afficher".
Tout se bouscule. Ca m'use d'avoir bientôt 35 ans mais elle ne l'atteindra jamais, elle qui était ce sourire constant et figé sur cette magnifique photo que j'ai encore. Je me demande où sont les restes de cette vie bien bohème, où tout était à faire, à tracer, à écrire. Où finalement, rien n'était bien important. Je repense à tout ce que je te dois, non pas à ce que je serais sans toi , mais surtout à qui je ne SERAIS PAS. Tout se bouscule encore. Encore et toujours. Tout est fragile, précaire, s'envole dans la nuit pour y disparaître.
J'ai écrit à l'université, puis à un professeur qui s'occupe du prix posthume qui porte ton nom. Mes mots sont irréels. J'écris que j'ai été un de tes plus proches amis, quelqu'un d'une autre vie dont elle était le pilier, et où j'avais le même rôle pour elle. Et j'écris que j'ai appris qu'elle était morte. J'ai l'impression que mes mots sont faux, que c'est une blague, que j'écris pour un de mes scénarii. Elle était une vie passée, enfuie et enfouie. Mais de ces vies dorées que l'on déterre dans ses songes quand la lune onirique est belle, quand tout est calme et que vos rêves vous ramènent vers ces périodes enchantées de l'innocence. Maintenant je suis seul à me rappeler de tout celà, Estelle. Tout seul.
J'ai cherché le numéro de tes parents, et j'appellerai demain car je veux savoir ce qui t'es arrivé. Tu étais mariée, je m'en suis rappelé en relisant le mail. Et je n'ai de toi que ce souvenir magnifié, ces instants de simples (dans leur sens le plus fort) bonheurs.
La prochaine fois que je passe à Caen, j'irais m'arrêter là où nous avons passé ces belles années que je garde au chaud dans mon coeur comme nous disions bien souvent. Je les garderai, Estelle, car je ne veux pas qu'elles s'envolent, car je ne veux pas les perdre. Elles sont là, elles battent en moi et semblent vivre plus fort maintenant que je les fais revivre. Je te le promets.
J'ai mis cette photo du lever de terre car il y avait la même ou presque dans un de tes cadres, je t'en avais fait cadeau. J'ai aussi mis le tribute que l'on peut trouver et cet abominable "2006". C'est mon au revoir à moi, Estelle. Tu vois il y a des abruti(e)s qui me demandent pourquoi j'écris ce blog. La dernière m'a dit que c'était pour me sentir exister. Elle n'a rien compris. Ce soir, c'est pour que TU existes. Pour que je grave dans cette pierre numérique ce que j'ai ressenti. Ce choc fait de la douleur de t'avoir perdu, de la joie de repenser à toi et à tout ce que tu m'as apporté. Je ne peux pas dire ça de tout le monde, loin de là. Alors dans cette chronique de ma vie sans intérêt, voilà donc cet espace qui est à toi. Je dis toujours qu'il n'y a que deux amours. Le premier et le dernier. Je prends donc Darryl et Cornelius, je prends Michel que tu m'as fait découvrir, j'y ajoute les K7, je prends ce téléphone, cette télé noir et blanc, ces pigeons, Whoopi, je prends Ca que tu avais fait tomber dans une piscine, j'y rajoute plein d'autres choses et je les mets dans le coffre que je dépose dans la terre de mes souvenirs. Je ne le regarderai pas tous les jours mais jamais, jamais je n'oublierai l'endroit où il se trouve. Et juste avant de m'en retourner, à essayer de dormir, j'y dépose un baiser. Et dans ce doux bruit j'y mets tout mon amour, toute ma joie, toute ma lumière. Je sais bien que d'autres ont fait celà avant moi, comme ton mari à qui je souhaite que ton souvenir soit fait de chaleur et non plus de tristesse. Je sais que tant de monde t'aimait. Mais on n'a jamais assez de lumière, surtout dans la nuit.


Memorial Tribute to Estelle Brisard (1973-2006)


samedi 15 mars 2008

La chute

Voilà, ça y est. J'ai décidé d'en finir. J'en ai trop marre. Marre de cette vie où tout ne fait que s'échapper. Alors c'est moi qui vais m'échapper. Il y a ce vide en moi. Il résonne. Il m'appelle. Quand le vent souffle dans cette étendue noire, je me sens transpercé, je perds toute consistance, je m'étire je me déchire dans ces ténèbres. Je fais partie d'elles et je vais aller les rejoindre, dans ce flot de vide et néant.
Le soleil ne brille plus et pour être honnête, je n'ai plus gout à rien. Je ne pensais pas un jour en arriver là mais parfois il est des combats qu'on ne peut plus livrer. Le guerrier ne meurt pas toujours au combat, parfois, il en meurt, après. Seul, sous un arbre à regarder ses blessures qu'il ne peut refermer.
Je suis donc là, sur ce pont rouge que tant prennent en photo. Demain on ne parlera pas de moi, mais tant le prendront en photo. ils ne sauront pas. On me retrouvera dans quelques jours, avec cette seule note, trace de mon acte, de mon dernier voyage. Je pense à bien des choses, elles défilent et virevoltent dans ma tête. Tant de choses, tant de douleurs. Sous moi, les flots noirs de l'océan. Ils s'ouvriront à moi. Leur froide étreinte me libérera et tout cela va finir. J'aurais tant à dire mais l'heure des mots est passée. J'escalade la rambarde. Le vent. la nuit. l'eau que je devine plus que ne voit. Tout bouge. J4ai froid. Mon visage est de marbre. Je pense à vous. Et je saute.

OH LES CONS!!!!! ILS ONT FOUTU UN FILET. CA FAIT MAL! Je pends comme un animal maintenant. Les cons. Les cons! En plus une de mes chaussures est tombée dans l'eau. J'ai l'air malin, je ne vous raconte pas.

Bon, le pont c'est celui- et selon TIME, il y a eu 1269 suicides depuis 1937 et la ville de San Francisco pense mettre des filets pour rattraper les sauteurs. Et de tous ceux qui on tété rattapés ou empêchés de sauter, 90% n'ont jamais récidivé.

vendredi 14 mars 2008

Message pour Free

Rouen. D'accord, la hotline est plus rapide mais vos techniciens qui ne savent pas ce qu'est un FTP et qui disent:"donc, vous avez bien VLC media player?" quand vous leur annoncez qu'on ne peut pas envoyer de données entre mon PC et la freebox, ça fait négligé. Je passe sur le fait que leur accent africain rend les questions et réponses parfois totalement inaudibles.
Aujourd'hui j'ai activé un vieux projet. C'est fou ce qu'on peut faire pour faire diversion: la machine à faire du ciel bleu. Je pense que je serais vite millionnaire.

jeudi 13 mars 2008

Heureusement qu'ils sont là

Misery. Préparant la pièce de théâtre, nous décrivons quelqu'un qui est "calculating".
Je leur demande ce que calculateur  veut dire et les réponses fusent:
Il calcule! Non, il fait ses comptes! Il est comptable!

Mieux vaut ça qu'ils cassent des voitures...

mercredi 12 mars 2008

...



"Et celui qui survit viendra nous voir"
- Lazare Ponticelli
Posted by Picasa

Coupe coupe, clac clac

Misery. Rouen. Sotteville.
De retour de chez mon coiffeur un petit salon où à chaque fois on a l'impression de déranger et où les magasines sont plus lu par les employés que par les clients. Les gens y sont gentils et je ne paye pas une fortune car on vient m'offrir un café. Mais désormais avec l'évènement des tondeuses, plus personne n'utilise de ciseaux ailleurs que sur le sommet de la tête. Ce que j'aimais par dessus tout, il y a bien longtemps, c'était quand on retirait les cheveux de la nuque avec le rasoir coupe-choux. Lui aussi depuis longtemps disparu.

Clac Clac est aussi le bruit peu délicat et vaguement inquiétant pour le cool cat de mon PC fixe. J'ai donc du opter pour acheter hélas un autre PC de salon qui accueillera mes données. Et le portable sur lequel j'écris ces lignes est lui aussi assez fragile comme le montre cette effroyable photo d'une convergence apocalyptique.:
PS: en complément avec mon dernier post, voici ce qui m'a été présenté au sujet des koalas, durant un exposé:
"Le koala vit en Australie, il fait 7 à 8 cm de haut et mange des...Euh, y a un truc qui va pas là..."
PPS: Facebook est en français maintenant, donc plus d'excuses!

mardi 11 mars 2008

Heureusement qu'ils sont là

Rouen. Misery.
Après avoir appris que j'étais considéré comme un prof homo par plusieurs de mes élèves, l'autre grand sourire est venu de Gwendoline.
Fiddler: D'où part l'Orient Express?
Gwendoline: de Lorient!

lundi 10 mars 2008

Le silence

Rouen.Misery.
Comme tous les lundis je rentre en salle des profs, la tête dans la semaine à venir. L'atmosphère du lundi matin est un tableau fait de collègues qui plaisantent, qui pestent contre un papier dans leur casier, d'autres qui sont endormis ou qui font des photocopies dans l'urgence. Scène courante, banale, faisant partie de la poésie de notre métier.
Mais ce matin, je vois deux collègues qui discutent dans une salle calme et silencieuse. Ce silence n'a pas pour cause la fatigue mais une autre chose indéfinissable. Elles ne cessent de regarder autour d'elles, s'arrêtant régulièrement pour reprendre leur discrète conversation, chuchotant l'air grave, oublieuses des collègues qui leur disent bonjour ou qui passent à côté d'elles.
Un étrange réflexe est de, moi aussi , demander à voix basse ce qui se passe. On me répond, et même si je ne saisis pas tout, mon esprit subitement réveillé en un battement de coeur vient de pallier la faiblesse bien incongrue de mon audition.
Une de mes collègues, E. , riante et gentille, prévenante et agréable est morte ce week-end.

dimanche 9 mars 2008

Que d'eau


Rouen. Le vote. La pluie.
Rien de nouveau sous le ciel bleu, euh, oui, faut bien romancer. De retour de Caen où mon nombre de livres de traductologie et de linguistique commence à être important. Comme quoi l'agreg vous fait dévier de vos dépenses habituelles. Aujourd'hui en arrivant au bureau de vote, j'ai vu avec joie qu'il n'y avait même pas de liste FN à Rouen. Ca fait plaisir de voir celà, les choses avanceraient dans ce pays? On a le droit de rêver, c'est une des rares choses qui ne coutent rien en y pensant bien.

vendredi 7 mars 2008

Avant de partir.

Rouen.Caen.
Voici une petite video tournée par un militant anti mine anti-personnelle (ça en fait des "antis"...). En gros il a traversé une bonne partie de Londres, nous dit-on, sans toucher le sol. Je ne sais pas ce que ça veut trop dire mais moi, d'où je suis, je pourrais pas aller bien loin à traverser Rouen sans toucher le sol. Et je pense que les rollers sont exlus de toute façon.
Sinon, ce n'est pas un mort mais presque encore pire: je prenais que Sim était mort et il parait que non. Et pourquoi? Car je ne regarde pas Louis la Brocante et que je n'ai pas vu Astérix! Je m'en veux (presque).

Allez, action. Et je me dis que je devrais faire plus de sport.



PS: on sait que les doublages télé sont quelque part entre le mauvais et catastrophique alors quand on un trouve une très acceptable sur une excellente série, il faut le signaler. My name is Earl sur M6.

jeudi 6 mars 2008

Encore en vadrouille

Caen. Retour dans les contrées bas-normande avant de revenir pour le vote rouennais. Aujourd'hui dans le courrier, ma lettre de mission: je pars donc pour Arklow. J'avoue un peu pâli quand j'ai vu qu'il n'y avait que 10 000 habitants. Bon c'est sur que le site n'est pas le plus actuel du monde vu qu'on y parle encore du Tsunami. Mais Arklow la bienveillante se situe dans la banlieue de Dublin et en ayant découvert celà, j'ai eu un petit sourire en coin: je vais donc retourner sur les lieux du crime. J'y fêterai même mon --ème anniversaire. Qui l'aurait parié il y a quelques temps?

mercredi 5 mars 2008

Ca change, un peu,beaucoup

Rouen. Mon article vient de changer. Certes je serais publié (enfin, normalement) mais je vais devoir m'enfoncer encore plus loin dans mes univers faits de dessins et de bulle. Et je vis quelque chose d'assez inattendu: je redécouvre une passion. Et ça, c'est assez fort.
De vieux amis reviennent en piste aussi. Ce sont des cycles et ils font plaisir. Quand on voit le nombre de personnes fausses que l'on rencontre, les vieux amis, ceux d'avant, sont encore plus précieux.
Les Ch'tis sont partout sinon. Alors que j'allais voir Jumper (je sais, c'est un film de *****) j'ai eu droit à un sympathique employé de l'UGC, talkie walkie en main et bloquant l'accès aux caisses qui lance à tous les spectateurs osant s'avancer: "si c'est pour les ch'tis, c'est complet". Pas mal, sachant qu'il y a deux salles quand même. Qui aurait parier il y a deux mois qu'il enverrait Astérix au tapis? Ca fait plaisir cette histoire.

Ah oui, un triste nouvelle pour bien du monde. Gary Gygax, créateur de Donjons et Dragons est mort. La fin d'une époque.

mardi 4 mars 2008

Le monde est ainsi fait.

Rouen. Pourquoi les pays les plus petits ont toujours des noms super longs?
J'en veux pour exemple le Lichtenstein (avec Vaduz comme capitale, ça fait sobre quand même), le Rhode Island et bien d'autres qui ont une tête d'épingle sur une carte pour écrire leur nom. Quelle énigme de l'humanité. Une personne de mon univers s'en va. Brett Favre prend sa retraite après 17 ans de grands et fabuleux services pour son sport. Thanks for the memories!
Petit PS: la grande mode en ce moment au lycée ce sont les élèves qui ne sont pas en cours et qui refusent de vous dire le motif de l'absence. Ils nient avoir séchés les cours mais refusent de dire ce qu'ils faisaient, déclarant que j'aurais un motif jeudi. Après une bonne gueulante, soudainement, ils me disent où ils étaient. Partis acheter des fournitures scolaires pour leur DNB blanc.
L'autre mode qui me lourde assez gravement (bon sang, je me métamorphose) c'est le "raison personnelle". Manière élégante pour dire: n'avait pas envie de venir en cours. En y réfléchissant bien, pourquoi est-on absent si ce n'est pas pour maladie, problème de famille ou de voiture. Le kidnapping par des extra terrestres n'étant plus à la mode (et ils donnent pas de justificatifs) il ne reste pas grand chose. La raison personnelle veut nous faire croire qu'il sont agents doubles ou super héros (et à Misery, y a pas beaucoup d'activités...). Mais bon, ça ne va pas durer.

lundi 3 mars 2008

Cinq ans!!!



Rouen. Et voilà donc la cinquième bougie pour ce voyage dans le mystère. Ca en fait des post. 1346 exactement. Et il s'en est passé des choses en ces 5 années. Tout a bougé mais rien n'a bougé en fait.
Des gens sont venus, se sont installés, sont repartis, ont montré leurs vrais visages. D'autres se sont révélés ou sont revenus alors que certains étaient, sont et seront toujours dans cette belle et longue danse. J'ai vu bien des choses, bien des endroits qui font que ma tête est toujours ailleurs, à regarder par-delà la mer, tout comme L. pouvait le faire.
En fait, la seule constante fut le compagnon gris qui dort sur mon pul en ce moment (et je n'ose pas combien de Kgs de litière j'ai vidé en 5 ans....). Je ne sais pas s'il sera là quand je fêterai les 10 ans mais en tout cas c'est un beau voyage qui s'annonce. La route est pleine de surprises et cette odyssée empreinte de mystères. il y aura bien des tempêtes, bien des oasis et surtout bien des rencontres, à l'image de ma bannière en ce moment.
Allez, TO THE FUTURE!!!

samedi 1 mars 2008

Célébrons!

Rouen. Caen. San Francisco.
On a tous en nous des moments précieux. J'ai pas mal d'amis et mes anciens, les vieux de la vieille, sont un peu partout. De la Suisse à la Californie, en passant par le Havre et Lille. Alors quand on arrive à se réunir, on devise, on se rappelle, on prospecte, on refait le monde, on rit, on se souvient, on rit, on rit. Et quand vient le moment de repartir, eh bien l'appart redevient plus vide, vides des présences et des éclats.

Et en autre moments précieux, peu de temps après leur départ j'ai eu ma douce Cruella au téléphone. Qui est-elle? On dira simplement qu'il y a 5 ans, alors que nos vies étaient bien différentes, nous étions trois à vivre la nuit, à se réconforter. On n'était pas les plus heureux du monde mais en y repensant et en revoyant ce qui nous est arrivé depuis ce temps là, eh bien, on a eu raison de nous amuser. Et après toutes ces erreurs, celà fait du bien de se rappeler de ce que furent ces bons moments, de ressortir de ce coffre là ces images précieuses, ces impressions, ces rires (encore) et les espoirs que nous avions et ces instants qui n'appartiennent qu'à nous.
Et là est mon regret: que ceux qui comptent tant pour moi, que ceux qui me sont si proches soient si loin.