lundi 31 mars 2003

J’ai vu tant de choses que vous humains ne pourriez pas croire. De grands navires en feu surgissant de l’épaule d’Orion. J’ai vu des rayons fabuleux, des rayons C, briller dans l’ombre de la porte de Tannhäuser.
Tous ces souvenirs se perdront dans l’oubli comme des larmes dans la pluie. Il est temps de mourir ....



L. n'était pas très heureux ce soir, sous ce grand ciel étoilé

samedi 29 mars 2003

Je vous laisse ici le commentaire de Fleur de mars, que je salue au passage. C'était après mon post sur le pourquoi du comment d'une séparation et ma "théorie de minuit".

Très bien écrit et émouvant, elle se devait de faire partie du voyage...



S’autoriser larmes et peine, laisser rejaillir tous les souvenirs, bons et mauvais, les découvertes et les sentiments.

Certes rompre est une épreuve cruelle pour la personne quittée mais elle l’est tout autant pour la personne qui prend l’initiative et qui, par là-même s’en sent responsable.

J’avais retenu anxieusement mon souffle après cette séparation. Chacun de ses appels étaient pour moi une torture et meurtrissaient mon cœur. Je n’ai pu répondre à aucun.

Puis les souvenirs insidieux se sont peu à peu emparés de moi, m’imposant leur nostalgie, et les troubles regrets d’un royaume idéal dont j’ai perdu le chemin.

Hier (chaque jour l’est), le courage m’est enfin revenu. J’ai trouvé la force de l’appeler, le cœur battant. Qu’attendais-je ? Qu’espérais-je ? Quel vain projet ma folie m’avait fait concevoir ?

Sa réponse fut calme et sereine, pour la première fois depuis des mois. Et c’est cette voix là qui m’annonça la nouvelle, celle d’une rencontre, le début de la guérison, la découverte d’un nouveau royaume.

Pour moi, la douleur retenue depuis si longtemps peut enfin éclore…




Fleur de mars, reviens quand tu veux....

vendredi 28 mars 2003

De retour, un peu au calme, loin de tout ce qui nous entoure. Combien de fois ai-je eu envie d'écrire et combien de fois des éléments extérieurs (et intérieurs) m'en ont empêché, autant de mauvaises excuses....



L. pendant ce temps là, sans bruit, continuait son voyage sous cette lune éternellement pleine dont les rayons peignent d'une singulière couleur bleutée tout ce qu'ils touchent. Il s'arrêta dans une vieille maison abandonnée près d'un cours d'eau paresseux. Belle et majestueuse autrefois, le temps commençait à avoir raison d'elle. Elle n'était plus fièrement dressée comme avant. Elle ne pouvait plus comme jadis protéger ses habitants. Mais pour une nuit elle pouvait encore offrir un abri.

L. s'allongea sur ce qui restait d'un lit et se laissa bercer par le bruit de la rivière. Il regardait fixement le plafond, s'amusant à déceler quelques dessins des craquelures de la charpente. Bientôt il sombra dans un délicieux sommeil. Il se mit alors à rêver... Il rêva d'une autre époque, d'un autre temps.

Un chat passa devant lui, une femme lui sourit.... Des rires se firent entendre alors que la maison vibrait de souvenirs, expliquant chaque marque aux murs, chaque tâche au plancher, chaque marque de cadre ou de meuble....

Il ne sait combien de temps il dormit (le savons-nous tous vraiment?). Suffisament en tout cas pour écouter la maison lui raconter toutes ses histoires, tristes ou drôles, tragiques ou glorieuses. Tant d'histoires oubliées qu'elle ne pouvait plus conter.. Tant d'histoires narrant la joie disparue de cet endroit abandonné...



Il se réveilla. La rivière coulait, immuable..Avant de reprendre son chemin, L. entra dans une pièce, un ancien bureau. Un livre était ouvert, couvert de poussière. Il le porta à la lumière de la lune et lit:



Je souhaite dans ma maison:

Une femme ayant sa raison,

Un chat passant parmi les livres,

Des amis en toute saison

Sans lesquels je ne peux pas vivre.



-Guillaume Appollinaire-



L. mit donc ce texte dans son paquetage ainsi que dans un coin de son esprit et continua sa route....

lundi 24 mars 2003

Coming soon: l'histoire de cette femme au cinéma et l'histoire d'Henri..Si, si, j'y arriverai..!
Voyageur qui fait une halte ici, n'oublie pas de regarder les archives....

dimanche 23 mars 2003

L. regardait cette peinture. Il l'avait trouvé près d'un rocher, comme oubliée par quelque passant dans le ciel. A la lumière de la lune,il la regarda Il resta perplexe. Touché par le calme et la mélancolie de la scène, il ne put s'empêcher d'être submergé de questions. Pourquoi cette femme est-elle là? Pourquoi pleure-t-elle? Pourquoi ne regarde-t-elle pas le film? Et si elle avait perçu un message par delà ce film, qu'elle seule était en mesure de comprendre?

Et si, elle aussi, elle venait de rencontrer un fantôme du passé?
L. me regarde. Il n'est pas content et il a raison. Je sais que ces derniers temps je n'ai pas trop été avec lui. Je ne l'ai pas assez fait vivre. Je ne lui en veux pas. Mais j'ai plus d'activités en ce moment, et je ne veux pas lui donner d'histoires médiocres. Je ne dis pas que c'est de ma faute, je dis juste que je vais mieux faire très rapidement.

vendredi 21 mars 2003

L. regardait à travers l'étang. Il formait une sorte de miroir et parfois une sorte de fenêtre. Il se pencha et vit un éclair de lumière. Il regarda encore un peu plus et vit ce que nous vivons. Cette barbarie pour des intérêts que peu comprennent. Des vies disparaîtront et personne n'en saura rien.

L. retira sa tête lentement et tenta d'oublier ce qu'il venait de voir.


Il retourna alors dans sa tour, dans le pays où il voyageait, dans cet univers étrange qu'il pouvait modeler. Mais il savait qu'il n'y avait que cet univers qu'il pouvait modeler. Là-bas, il était un Dieu tout puissant, là-bas il aurait pu tout empêcher.

Mais son pouvoir ne pouvait franchir cette fenêtre vers un autre monde.Il en ressentit une grande tristesse.

Il fixa les étoiles de sa nuit perpétuelle et tenta de dormir.

En vain.

mercredi 19 mars 2003

Ce n'est pas là l'histoire du fantôme que je vais conter. Non, c'est une autre histoire, très courte. Ainsi sont les histoires, on ne les contrôle pas, elles ont leur propre vie et leur importance.


Il existe une expression anglaise qui dit :"to have skeletons in the closet".

Chacun a son passé avec son lot de moments glorieux et d'heures tout aussi sombres. Et c'est dans les petits moments de faiblesses que ces squelettes bougent. Qu'ils remuent et qu'ils se rappellent à votre attention.

Hier soir, j'ai reçu un coup de fil. D. m'a appelé et elle m'a dit avoir parlé avec une partie de son passé. Cela s'est très mal passé, jamais il ne lui avait parlé ainsi. Leur histoire était finie, et depuis, il avait changé. De généreux et attentionné, il était passé à froid et distant.

En fait, ce n'est pas vraiment une histoire, juste une réflexion (que L. aurait pu avoir d'ailleurs).

C'est une histoire somme toute assez banale, comme tous nous tous en avons vécu. Je peux dire ça (au sujet de cette banalité) et nous pouvons TOUS dire ça car bien entendu, nous ne somme spas impliqués et que nous avons un regard distant sur tout cela, bien entendu.

Mais pourquoi? pourquoi après avoir tout partagé, dès que deux personnes se séparent, ou tout du moins lorsqu'une quitte l'autre, les sentiments changent, mutent?Pourquoi devient-on hostile? Est-ce l'amour propre? Est-ce la douleur? L'amour est le seul domaine où le spectre des sentiments n'est pas une ligne mais un cercle. Un cercle où côte à côte se trouvent les encoches "AMOUR" et "HAINE". Admettons que la séparation soit à minuit, pourquoi à 23h59 parle-t-on d'enfant, d'amour éternel et une fois franchi le Styx de nos amours, il n'y a plus que dédain et hostilité, à minuit et une minute? Il y a bien souvent ce "tout ou rien, ce "à la vie à la mort". Et puis il y a toutes les rancoeurs qui sortent, ces petits riens qui blesseront l'autre.


Peut-être n'y a-t-il rien à comprendre après tout. Nous ne sommes pas des êtres parfaits et s'il y a une chose que nul ne contrôle, c'est bien nos sentiments. C'est pour notre bien et aussi parfois pour notre malheur. Cela fait bouger ce que nous avons enterré ou caché. Et les squelettes se mettent à frapper...



Je donnerai cette pensée à L., il la mettra dans son paquetage ainsi que dans un coin de son esprit et continuera sa route....



(Et en échange de cette pensée, il me donnera la couronne trouvée dans la tour).



lundi 17 mars 2003

L. était dans la tour. Il faisait nuit.


Le fantôme est alors revenu, une fois de plus. Mais L comprit. Il ne venait pas pour le hanter. Il venait pour être libéré.

C'est la prochaine histoire qui vous sera contée....

vendredi 14 mars 2003

Et s'il n'existait qu'une somme finie de bonheur? Et si le soudain bonheur des uns se soustrayait à d'autres, comme par un sinistre jeu de leviers?


Etrange pensée de L.
Du haut de sa tour, L. regardait le paysage nocturne seulement éclairé par la lune gibeuse qui trônait dans le ciel. Celle-ci se reflétait sur le grand lac, miroir de l'univers.

Il venait de réveiller. Saisi d'un étrange malaise, il regardait autour de lui. tout éétait calme et endormi. La nuit était jeune, de cette jeunesse porteuse de tous les espoirs. Pourtant, il avait perdu de sa sérénité. Une ombre était passée. Un fantôme du passé.

Sa main glacée avait transpercé son coeur et même si ce spectre était maintenant au loin, dans un pays que lui seul connaissait, L. ressentait encore son emprise glacée. Ce fantôme d'une vie enfouie rôdait encore, telle une âme en peine. Pourtant L. avait tou fait pour l'éviter depuis le début de son voyage. Il avait voyagé de nuit, pris des chemins de traverse dont lui seul connaissait l'existence. Il avait rempli son paquetage de divers sorts de poète,de ceux dont les phrases sont autant d'enchantements dont l'âme se nourrit. Il avait même rencontré un voyageur,lui aussi un temps égaré, qui l'avait redirigé. Et pourtant, sans crier gare, grimpant jusqu'au haut de la tour qui le protège maintenat, le spectre avait frappé. La lutte avait été brève mais la douleur n'en était pas moins forte.

L. était alors descendu, laissant ses affaires dans la tour. Dans le silence de la nuit, la forme imposante de l'édifice semblait se pencher sur lui, protectrice et rassurante. il l'avait découvert au milieu de nulle part et avait décidé de s'y installer. Il en avait fait sa base, un camp de retranchement pour son voyage.

Déjà le malaise s'en allait. Déjà, la force de ce mystérieux monument l'apaisait. La peur avait disparu et lentement, comme si rien ne s'était passé, il remonta à l'intérieur pour finir de se reposer.

Les nuages passaient paresseusement dans le ciel, poussés par une douce brise nocturne.

Il se rendormit tranquillement. Mais au fond de lui, il savait. Il savait qu'il devrait affronter ce fantôme du passé.

Cette idée le glaça mais c'était le prix pour pouvoir continuer plus avant. Il ne voulait pas voir ce fantôme dévorer son préseent et hanter son futur.

Jamais.

Il s'endormit vers d'autres mondes sur cette pensée.

Au loin, une chouette parlait avec la nuit.....


Cela fait longtemps que je n'ai pas pris le clavier. Ce week end je vais finir l'histoire d'Henri et j'ai corrigé les fautes de frappe des différents posts.

lundi 10 mars 2003

Eh bien demain je retrouve mes chères têtes blondes et vides. Il n'y aura donc pas de posts pendant 2 jours....Le voyage prend une petite pause...

Ami voyageur, repose toi bien. A mon retour le voyage repart

dimanche 9 mars 2003

Beaucoup de choses à dire et peu de temps....Juste ces mots que L. a trouvé peu de temps après avoir quitté le village, au sommet d'une tour qu'il avait chosi pour dormir sous les étoiles..





To see a world in a grain of sand

and a heaven in a wild flower,

hold infinity in the palm of your hand

and eternity in an hour.



-William Blake



Il les mit donc dans son paquetage ainsi que dans un coin de son esprit et continua sa route....







vendredi 7 mars 2003

Heaven... I'm in heaven,

And my heart beats so that I can hardly speak.

And I seem to find the happiness I seek,

When we're out together dancing cheek to cheek.

Heaven... I'm in heaven,

And the cares that hung around me through the week,

Seem to vanish like a gambler's lucky streak,

When we're out together dancing cheek to cheek.



Oh, I love to climb a mountain,

And to reach the highest peak.

But it doesn't thrill me half as much

As dancing cheek to cheek.



Oh, I love to go out fishing

In a river or a creek.

But I don't enjoy it half as much

As dancing cheek to cheek.



Dance with me! I want my arms about you.

The charms about you

Will carry me through to...



Heaven... I'm in heaven,

And my heart beats so that I can hardly speak.

And I seem to find the happiness I seek,

When we're out together dancing cheek to cheek.

Pour quelqu'un que j'appelerai ici the tauntress. C'est en anglais, je sais, en plus c'est parfois un spécifique mais quand c'est Al Pacino qui prononce ceci, c'est........



I don't know what to say really. Three minutes to the biggest battle of our professional lives, all comes down to today. Now either we heal as a team, or we're gonna crumble. Inch by inch, play by play -- till we're finished. We're in hell right now gentleman. Believe me. And we can stay here, get the shit kicked out of us, or we can fight our way back, into the light. We can climb out of hell, one inch at a time.

Now I can't do it for you, I'm too old. I look around I see these young faces and I think, I mean, I made every wrong choice a middle aged man can make. I, uh, I pissed away all my money, believe it or not, I chased off anyone who's ever loved me, and lately I can't even stand the face I see in the mirror.

Y'know when you get old in life things get taken from you, I mean that's that's that's part of life. But you only learn that when you start losin' stuff. You find out life's this game of inches, and so is football. Because in either game, life or football, the margin for error is so small, I mean, one half a step too late or too early and you don't quite make it, one half second to slow or to fast, you don't quite catch it. The inches we need are everywhere around us. They're in every break in the game, every minute, every second. On this team we fight for that inch. On this team we tear ourselves and everyone else around us to pieces for that inch. We claw with our fingernails for that inch. Because we know when we add up all those inches that's going to make the fucking difference between winning and losing. Between livin' and dying. I'll tell you this in any fight it's the guy whose willing to die who's gonna win that inch , and I know that if I'm going to have any life anymore it's because I'm still willin to fight and die for that inch. Because that's what livin is. The six inches in front of your face. Now I can't make you do it. You gotta look at the guy next to you, look into his eyes. Now, I think you're gonna see a guy who will go that inch with you. You're gonna see a guy who will sacrifice himself for this team because he knows when it comes down to it, you're going to do the same for him.

That's a team gentlemen and either we heal now as a team or we will die as individuals. That's football guys. That's all it is. Now, What are you going to do?



screenplay by John Logan and Oliver Stone )









jeudi 6 mars 2003

Hommage ....Ce post sera updaté régulièrement jusqu'à former l'histoire en entier....



Les histoires sont comme des trésors enfouis dans la mer. Elles remontent à la surface lorsque celle-ci est en colère.....



Si quelqu'un avait demandé à mon ami Henri ce qu'il aimait par-dessus tout, il aurait eu sa petite moue caractéristique, et tout de suite après il vous aurait répondu: les livres.



Henri aimait à raconter sa première rencontre avec eux. C'était par une chaude journée d' enfance.



Il suivait alors discrètement, car ne sachant pas comment lui parler, sa douce aimée de l’époque.

S’il ne se rappelait plus de la fille, il se rappelait en tout cas fort bien de cet endroit, un grand mausolée silencieux empli de sirènes de papier qui semblaient toutes l'appeler sans un bruit alors qu'il errait à travers les rayons, observant leurs formes irrégulières. Certains jeunes et robustes, fièrement dressés, d'autres vieux et affalés, semblant s'effondrer un peu plus sur eux-mêmes chaque jour. Pour certains, les titres brillaient sous les lampes alors que pour d'autres, vétérans oubliés de tant de lectures, ils n'étaient plus qu'une tâche informe, privant d'identité les pages qu'ils contenaient.... Impressionné, lisant leurs résumés porteurs de tant d'évasions et de liberté, passant son doigt sur leurs couvertures lisses ou granuleuses, faisant connaissance avec eux, Henri se sentait explorateur d'un nouveau monde..Au bout de quelques heures, il céda donc à jamais aux sirènes de ces reliures qui craquent sous l'effet d'une première lecture.

C’est à peu près ainsi qu’il fit cette rencontre qui marqua à ce point sa vie, comme bien souvent les rencontres imprévues.



Enfant, il était assez timide et avait peur de se joindre aux autres. Il préférait se plonger dans la lecture d’un roman d’aventures dans lequel il vivrait dix milles histoires, chacune plus glorieuse et honorables que les moqueries de ses camarades après une balle relâchée ou non attrapée. Combien de princesses enlevées avait-il délivré ? Combien d’assauts avait-il mené à la tête d’une armada de bateaux pirates ? Combien de dragons avait-il terrassé ?

Bien plus que ce que son frêle petit corps aurait pu laissé deviner, surtout après l’avoir vu jouer au ballon…



Outre dans sa tête, l’endroit de ces exploits aussi extrordinaires que discrets était bien souvent le même : sous "l’arbre tordu" comme il l’appelait du grand champ de la maison de ses grands parents, dont l’ombre protrectrice prenait la forme d’un gigantesque serpent d’herbe….


….


Puis Henri grandit. Les saisons passèrent, disparues à jamais. Henri se mêla aux autres, préférant une vie certes moins exaltante mais qui avait l'immense avantage d'être la sienne..

Avec son enfance, il avait aussi perdu sa passion des livres. Il avait rencontré Sara et peu à peu ses compagnons de papier se couvrirent de poussière, immobiles et silencieux sur leurs rayons. Leur tranche se décolorait un peu plus chaque année au soleil et Henri passait à côté d’eux sans les remarquer, ayant oublié les heures de joie et d’émotions qu’ils avaient pu avoir ensemble.

Ironie du sort, on apprit qu’un violent orage avait déraciné l’arbre de chez ses grands-parents..



(à suivre..)

Le voyage continue...

L. venait de poser son paquetage et s'assit. Il faisait nuit et le lac noir reflétait les étoiles. Bien vite, sa pensée se perdit dans ce miroir déformant, reflétant avec peu de fidélité le puzzle incompréhensible du ciel...



Homme ou femme, il est une espèce de mythe que l'on recherche. On le voit partout. Dans nos familles, à l'écran, dans les livres et étonnament, il est souvent mieux ailleurs. Cette notion de moitié, de "better half". Mais qu'est ce que l'âme soeur, qu'est-ce que la personne avec qui passer le restant de sa vie?

En fait nous confondons prince charmant et homme d'une vie (ou bien sûr princesse et femme d'une vie ). Si le prince charmant ou la jolie cendrillon est dans les livres, la personne de sa vie, eh bien elle peut se trouver partout, tous les vingt mètres.



L. avait traversé ce village reclus. discrètement, sans que personne ne le voit. L. savait voyager à l'insu de tous. Voyageant d'ombre en ombre, de silence en silence. Dans le noir, il avait vu les lumières de ce village et avait vu ces personnes. Mariées, pour un grand nombre et avec des enfants. Il s'est alors arrêté près de ce lac subitement apparu et sous ce grand ciel d'hiver et dans le silence à peine troublé par quelques cris lointains d'oiseaux nocturnes, il fit une halte.



S'il n'existait qu'une seule âme soeur pour chaque personne en ce bas-monde, alors rien ne serait possible. Il faudrait à chacun une chance extraordinaire pour la trouver parmi la foule de personnes que nous rencontrons. Une coïncidence, un miracle sans cesse répétés. Non, décidément il ne pouvait en être ainsi.

L. regarda de nouveau vers le village. Ces gens n'avaient surement jamais dû quitter leur région et pourtant ils étaient tous là avec quelqu'un, rencontré jeune pour la plupart.

S'il n'y avait qu'une seule personne correspondant à chacun en ce bas-monde, alors ce petit village ne serait fait que de personnes seules. Personne n'est unique ou irremplaçable.. Cela valait pour L. mais aussi pour toutes les personnes qui seraient susceptibles de l'aider à retrouver son paradis perdu...Elles étaient là, quelque part. elles l'attendaient mais ne le savaient pas encore, tout comme lui ne savait pas qui elles étaient.

L. sourit. Cette pensée lui fit chaud au coeur alors qu'un soleil rouge commençait à se lever.



Il la mit donc dans son paquetage ainsi que dans un coin de son esprit et continua sa route....




J'aime ces moments. Ces moments où vous refaîtes le monde ainsi que le votre. Ces moments partagés où tout s'arrête et où chacun se retourne sur son chemin, se rappelant ses triomphes et ses tragédies. Ces moments où nous parlons de choses sans conséquence.

Ce sont des moments précieux car ils vous aident à mieux repartir.

mercredi 5 mars 2003

Je viens de lire un post d'utena. Il parle du temps qui passe, du temps assassin (salut l'artiste..). Dans une des énigmes de Bilbo à Gollum il demande "qu'est-ce qui a raison de tout?" (à peu de choses près..) et la réponse est l"e temps".

Pourtant, alors que le passé est déjà derrière et que le présent n'en est que son vestige, nous voyons tous ce temps différement. Pour certains c'est l'espace d'une vie et pour d'autres l'espace d'un battement de coeur.




Pour les romains (Tempus fugit) il s'enfuit.



Pour nous français, il passe.



Pour les anglo-saxons (how time flies), il vole.



Mais pour L., il s'est arrêté...


mardi 4 mars 2003

Dressé au garde-à-vous, le petit soldat gris attend.

Il attend, mais qu'attend-il?

Avec toute la sagesse d'un vénérable centenaire, le regard légèrement baissé, il attend.

Régulièrement, pour me rappeler à sa présence, il soupire et cligne des yeux. Il me regarde alors furtivement puis reprend sa posture de gardien infatigable.

A quoi pense-t-il?

Trouve-t-il que je traîne trop?

Guette-t-il un ennemi connu de lui seul?



ou n'est-ce pas moi qu'il garde, tout simplement?

Lui, mon fidèle compagnon qui veillerait à mon bonheur, qui se tiendrait à mes côtés jusque tard dans la nuit pour pouvoir subvenir au moindre de mes besoins ou de mes défaillances?

La nuit est calme. Pourtant, il semble déceler un monde que j'ignore alors que le mien se repose.



Sa tête commence à piquer de l'avant. Il se ressaisit et sa longue queue gracieusement enroulée autour des pattes rétablit l'équilibre un instant menacé.

Je le caresse. Sa fourrure ondule sous mes doigts et un léger ronronnement brise le silence.

C'en est trop pour le petit soldat et comme hypnotisé, je me lève pour moi aussi me diriger dans les bras de Morphée.

Au même instant, la statue qu'il était devenue reprend vie; il saute prestement sur le plancher et tout son corps reprend vie, s'activant comme celui du fauve qu'il aurait pu être. Ces yeux s'agrandissent, et plus rien n'échappe à sa vue perçante. Il devance mes pas endormis, la tête retournée et penchée en arrière afin de pas me perdre, pour déceler chacun de mes mouvements. il laisse échapper quelques brefs miaulements rauques afin de me guider.

Car son attente est finie: enfin, je passe près de sa gamelle.

Tout n'est qu'apparence et si vous regardez en bas de la page, il y a un copyright fiddler's green sur les écrits que vous pouvez lire.

Eh bien disons simplement que je rends à César ce sui est à César et à Rudyard, ce qui est à Rudyard....







Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie

Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,

Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties

Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,

Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre

Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,

Pourtant lutter et te défendre ;



Si tu peux supporter d'entendre tes paroles

Travesties par des gueux pour exciter des sots,

Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles

Sans mentir toi-même d'un seul mot ;



Si tu peux rester digne en étant populaire,

Si tu peux rester peuple en conseillant les Rois

Et si tu peux aimer tous tes amis en frères

Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;



Si tu sais méditer, observer et connaître

Sans jamais devenir sceptique ou destructeur;

Rêver, mais sans laisser le rêve être ton maître,

Penser sans n'être qu'un penseur ;



Si tu peux être dur sans jamais être en rage ;

Si tu peux être brave et jamais imprudent ;

Si tu sais être bon, si tu sais être sage,

Sans être moral ni pédant ;



Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite

Et recevoir ces deux menteurs d'un même front ;

Si tu peux conserver ton courage et ta tête

Quand tous les autres les perdront :



Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire

Seront à tout jamais tes esclaves soumis,

Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,

Tu seras un homme, mon fils.







Quand L. lut ce texte, il resta songeur. Il tenait une parcelle de sa vérité. Mais qu'elle était difficile à appliquer. Cela représentait vers quoi nous devons tous tendre. Mais hélas la perfection n'est pas de ce monde.....L. mit donc ce texte dans son paquetage ainsi que dans un coin de son esprit et continua sa route....


lundi 3 mars 2003

L. ne s'était rendu compte de rien.

Son univers venait pourtant de s'effondrer. Comme ça, en un coup. Il en contemplait les ruines à perte de vue, hébété, ne sachant comment réagir. Fallait-il rire ou pleurer?Danser ou s'agenouiller?

Il ne restait plus rien si ce n'était des souvenirs, tranchant comme la douleur.

Il errait ainsi dans ce qui avait été son monde, contemplant les vestiges de ce qui avait été. Il ne savait comment réagir. Tout ce qu'il avait venait de lui glisser entre les doigts et ne cessait de tomber, tel le sable qu'on ne peut retenir.

Il avait suffit d'un instant, d'un tout petit instant pour détruire un grand rêve.

Il était éveillé maintenant et il faisait toujours aussi nuit.



Entouré de ténèbres, pétri de ténèbres et ne comprenant toujours pas, il était assailli de questions, et se perdait en elles.

Assis sur une pierre, il ne bougeait pas et tentait de comprendre ce séisme. Sa Rome ne s'était pas construite en un jour mais s'était effondrée en une nuit.



Il n'avait plus qu'une seule chose à faire.

Partir

Marcher. Voler.

Voir d'autres horizons, d'autres contrées.

Quitter le champ de désolation qui avait remplacé son jardin suspendu.



C'est donc par une belle nuit que L. fit son paquetage. La douleur marchant à ses côtés il s'engagea sur le premier chemin qui s'offra à lui, quelque part nul part.

Car c'était bien là qu'il allait:

Ailleurs.
Bon eh bien ça y est. Assis avec mon petit fauve qui ronronne sur mes genoux j'entre dans les lieux. C'est vraiment beau et je remercie

Sakurazuka qui en plus d'avoir choisi le nom le plus simple à écrire a tout réalisé et c'est tout beau. Alors que va-t-il se passer? Ca va être un voyage. Cela sera l'histoire de L.. qui va tenter de comprendre. Comprendre quoi? comprendre tout ou tout du moins le plus. A travers de textes et de réflexions. Ca commence très bientôt....