lundi 9 juillet 2012

The clock is ticking (et citations)

"On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va."
(Christophe Colomb)

Paris. Il y a tout un cérémonial en ces veilles de départ. On se dit toujours: "dans 24h je serai....".
On se projette avec angoisse et joie, on regarde les cartes on se demande si l'on pourra faire ceci ou celà. On regarde les fiches des jeunes, on rit de certaines descriptions (il y en a un qui aime le ski et le surf: il a pas compris qu'il partait en Arizona je pense), on regarde les photos des jeunes et on se demande comment ils seront. Il y aura le long voyage en RER, l'enfer des valises, la touche de déo à mettre dans les toilettes.
Il y a aura le même discours celui que si on s'écrase sur une île, ça fera comme dans LOST. Il y aura la fatigue, le choix entre dormir et les films à regarder, surveiller les premières réactions, les premiers tests d'autorité.
Ensuite, il y a aura la joie des découvertes, les mondes du possible, les "ET si?", la France s'éloignera un peu même si je verrai mes jeunes tous les après-midi. La vie commencera à se faire dans le groupe et comme toujours il y aura le choc de la séparation quand du jour au lendemain on se dira au revoir et que je serai seul avec ma valise à retourner dans ma vie.  En plein coeur du séjour, je penserai à mes amis, un message d'elle me rendra fou de joie, j'enverrai mes photos qui me permettront de recevoir des réponses amusées et incendiaires surtout quand je vois le temps qu'on annonce sur la France et la Normandie.
Bien sur, l'Arizona est moins exotique que mon Australie adorée et chérie. Je sais qu'écrire celà me met dans la catégorie des chanceux. Je suis tombé amoureux de mes escales de Hong Kong ou Singapour qui font surgir en moi ces souvenirs et images des aventuriers d'antan, de ceux qui prenaient le bateau pour vivre dans un autre monde, celui du mystérieux Orient. C'est là bas que la notion de voyage prend tout son sens. Déjà, quand on ne comprend pas le chinois ou le malaysien, on est un peu limité. Les USA, ils sont déjà chez nous. Le téléchargement, les séries à mettre en VO, les films et autres sont chez nous. Les magasins, Starbucks et autres sont là, même le risible Abercrombie. Pour les produits technologiques, nous avons les mêmes avec des prix semblables sans avoir à s'embêter avec des adaptateurs différents. Quant aux livres que je ramenais à la pelle, eh bien la fée amazon les ramène à ma place maintenant. Ainsi, le pays est déjà là, ici en France. Il n'en reste pas moins la sensation de parfois sortir de son corps et de se voir marcher, réalisant que ses chaussures ont marché sur plusieurs continents. C'est un frisson indéfinissable.

"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant où l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses." (Milan Kundera)


PS: pendant que je tape, j'ai l'impression que Durex truste toutes les pubs d'après 23h30.

Et deux citations pour la route:



"Le voyage, comme l'amour, représente une tentative pour transformer un rêve en réalité."

"J'ai parfois l'impression de vagabonder autour du monde dans le seul but d'accumuler le matériau de futures nostalgies."
(Vikram Seth)

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