jeudi 26 mars 2009

Et pourtant

Et pourtant son dernier roman était très bon. Et pourtant il a écrit des sommets de la SF. Et pourtant..
Celà me rappelle Robert Heinlein lors de la guerre froide. Et pourtant on se dit que les auteurs de SF de cette envergure réfléchissent sur le monde, sur ce qu'il pourrait devenir, sur des sociétés utopiques ou dystopiques, sur les erreurs que nous pouvons faire. Mais il semblerait qu'on peut être un grand artiste et un petit homme. Les Gibson, Asimov, Farmer, Vance et bien d'autres ont/avaient cette touche de je ne sais quoi. D'humanité peut-être.

(merci à Digitalyn "nerdy mac girl" pour le lien *wink*)


La délation selon Dan Simmons

Voici un communiqué de l'estimable et talentueux Jean-Daniel Brèque, loué soit son nom, qui attristera sans doute ceux d'entre vous qui apprécient les œuvres de l'auteur bushiste Dan Simmons. Désolé de faire tomber une idole de son piédestal, mais là, c'est grave, quand même :

Traducteur de plusieurs ouvrages de Dan Simmons - de L'ECHIQUIER DU MAL (Denoël, 1992) à TERREUR Robert Laffont, 2008) -, je tenais depuis 2004 une rubrique régulière sur son site web.

Ces derniers temps, j'ai été troublé, révolté et même écouré par les propos des intervenants du forum de ce site, voire de l'auteur lui-même, qui déversaient des flots de haine contre les démocrates, les Arabes, les homosexuels, les écologistes, et cætera.

C'est le 11 janvier dernier qu'est arrivée la goutte d'eau qui a fait déborder le vase : Dan Simmons a encouragé un internaute à dénoncer au FBI une jeune Palestinienne étudiant aux Etats-Unis, qui lui avait confié sa colère devant le massacre de Gaza et son désir de vengeance.

Simmons allait jusqu'à donner le lien du site à contacter pour une dénonciation, ainsi que plusieurs numéros de téléphone, concluant son message par la phrase suivante : « En fait, inutile de les contacter, je l'ai déjà fait (je suppose que son prénom n'est pas celui que vous donnez, mais vous pourrez discuter de cela avec les agents fédéraux qui vont vous rendre visite). »

Le même jour, je lui ai signifié ma décision de cesser toute collaboration avec son site. Il en a pris acte, maintenant son appel à la délation (sa justification tenait en une date, celle du 11 septembre) et concluant - à tort - que j'éprouvais « du mépris » pour son site web, pour sa position et pour lui-même, mais aussi pour son ouvre. En conséquence, me dit-il, il a décidé non seulement de faire effacer de son site web toutes les chroniques que j'avais rédigées - à ce jour (21/1/2009), cela n'est pas encore fait, la gestionnaire dudit site étant en vacances -, mais il en a en outre « contacté Danny Baror, [son] agent littéraire pour l'étranger, et lui [a] demandé de s'assurer (par contrat) que [je] ne [serais] plus jamais en position de traduire DROOD [son dernier roman], ni toute nouvelle ouvre de fiction signée Dan Simmons. »

S'il m'avait demandé de ne plus le traduire, vu la rupture de notre relation de confiance, je l'aurais accepté. Il a choisi de m'imposer sa volonté - une frappe préventive, doublée d'une riposte disproportionnée, ce qui est parfaitement cohérent avec sa posture idéologique. Après avoir informé les éditeurs pour lesquels j'ai récemment traduit ses romans - et que je remercie pour leur soutien -, j'ai décidé de rendre public cet incident, afin que ma position soit claire.

Jean-Daniel Brèque


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