Rouen. Le ...en fait je ne me rappelle plus du nom de ce bar brasserie cossu de Rouen. Un nom d'écrivain comme tous les bars qui veulent se donner du cachet. C'est un endroit calme où les cheveux blancs ou teintés se rendent pour prendre un café. Le rythme y est lent (j'ai bien cru être invisible à un moment) mais la banquette est confortable quand il pleut et que l'on veut de la chaleur. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas passé une poignée d'heures à vaquer à mes occupations, à prendre mon temps. Cela me.rappelait les périodes post séparations où j'allais tuer l'ennui et surtout les idées noires. J'ai l'impression que c'était il y a des vies de cela et c'est effectivement le cas. Que de vies vivons-nous.
J'ai donc retrouvé les odeurs de cigarette venant de la terrasse qui vous laisse une drôle de sensations, vos doigts qui eux aussi se graissent un peu et qui "sentent le bar". Cinq ans après je suis revenu à ce genre d'après midi oisive et culturelle ("the broken sword" de Poul Anderson est un chef d'oeuvre et cet auteur est le seul être que je connaisse à s'appeler POul) et entre quelques pages, quelques gorgées de thé j'ai regardté le théâtre de la vie rouennaise qui de ce couple dont le garçon parlait un peu trop fort, qui de ce senior s'escrimant sur son téléphone ou qui de ces amis soixantenaires se racontaient leurs bons souvenirs (avec quelqu'un, comme toujours dans ces groupes, au rire énervant au possible).
Les gens venaient et partaient, d'autres arpentaient la rue pressés par la pluie. Certains se posaient pour quelques minutes ou pour quelques secondes. Le ballet d'une rue piétonne rouennais.
Une bonne après midi.
Ps: bien entendu je ne m'étendrai pas sur les qualités en anglais des copies emmenées avec moi. Car il n'y en a pas.
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