vendredi 13 mai 2011

C'est le jeu ma pauvre Lucette

A la veille du tirage d'une cagnotte exceptionnelle de 123 millions d'eurosmise en jeu par l'Euro Millions pour le seul vendredi 13 de l'année, la Française des Jeux s'est penchée sur le profil des gagnants d'un jeu qui a rapporté 75 millions d'euros au plus chanceux d'entre eux en France ! Elle revèle ses conclusions ce jeudi dans une étude réalisée à sa demande par la psycho-sociologue Ana Bauer. L'objectif était de mieux comprendre comment ces gagnants d'un jour vivent leur soudaine fortune. Ana Bauer en a rencontré une quinzaine, chez eux. «L'habitat reflète énormément ce qu'ils ont fait ou pas fait, explique-t-elle. La maison dit beaucoup sur la façon dont les gens s'approprient le matériel». Evidemment, aucun n'était préparé à gagner tant d'argent, même si c'était leur rêve.

D'une manière générale, la première réaction à l'annonce du gain est toujours la même:«une sidération», qui dure quelques jours, suivie d'une phase de «déni, avec un besoin absolu de se raccrocher à ce qui existait avant». Puis viennent les questions, les angoisses et les insomnies jusqu'à ce que le chèque arrive à la banque... et alors cette interrogation: que faire de tout cet argent ?«On constate qu'il faut trois ans pour s'approprier le gain, assure Birgitte Roth, responsable du service relation gagnants à la Française des jeux, qui s'occupe d'une centaine d'entre eux chaque année. C'est le délai moyen de gestion du changement».

Six profils types de gagnants

Les nouveaux choix de vie semblent intimement lié à l'existence que menaient les gagnants, soucieux de ne pas perdre leurs racines.«Ils font écho aux différentes valeurs et conception de l'usage de l'argent», explique Ana Bauer, même si d'une manière générale tous ont tendance à commencer par arrêter de travailler, déménager et changer voiture, et ils font profiter leurs proches de leur nouvelle richesse.

Ses quinze entretiens ont conduit Ana Bauer à identifier six «profils types» de gagnants.

Les «fidèles aux racines», très attachés à leur vie d'avant, ont une «attitude très sécuritaire» vis-à-vis de l'argent, et leurs dépenses se focalisent sur la maison (piscine), la voiture et l'amélioration des vacances.

Les «aspirants hédonistes» viennent du même milieu souvent populaire et gardent une «attitude sécuritaire», mais ils revendiquent le droit au plaisir et «se lâchent un peu plus» sur les dépenses (grands hôtels, grands restaurants, bons vins, etc.). Ils ne rêvent pas forcément de Ferrari, mais ce qui brille les attire.

Les «hédonistes» n'ont aucune retenue ni culpabilité avec l'argent, qu'ils dépensent pour «s'offrir tous les plaisirs». «Je ne regarde plus les prix, je ne me pose plus de questions, si c'est ce que je veux, je prends», témoigne une gagnante qui a empoché 59,4 millions d'euros en 2010.

Les «gourmets», d'origine souvent modeste mais qui ont eu des opportunités d'études et de métiers épanouissants, profitent de leur gain pour «optimiser leur qualité de vie», préfèrant le raffinement à la consommation tous azimuts. Ils invitent leurs amis en vacances, ont envie de rester eux-mêmes.

Les «explorateurs», exclusivement des cadres, se concentrent davantage sur les biens immatériels (voyages, sorties...).

Les «entrepreneurs», souvent d'origine modeste, veulent «devenir quelqu'un et avoir une place dans la société».

Mais reste cette question de fond : l'argent rend-il heureux? «Tous nous disent qu'ils étaient déjà heureux avant. Mais ils découvrent de nouveaux espaces de bonheurs et de libertés», se contente de dire Ana Bauer. De conclure: «L'idée pour eux est que la vie était construite avant».


1 commentaire:

  1. Elsy s'en va...15 mai 2011 à 10:23

    Perso, je sais ce que je serai puisque je le vis déjà au quotidien (sans les insomnies en attendant le chèque)...
    Des steppes de la Mongolie, aux confins de la Cordillère des Andes, mes valises sont déjà faîtes...

    Reste plus qu'à jouer... :D

    Car ne l'oublions pas "100% des perdants ont également tenté leur chance"... Hahahah

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