samedi 26 avril 2003

C'est cette pensée qu'il eut alors qu'il marchait dans ce jardin à l'abandon, où les statues penchées semblaient implorer le ciel. Il passa à côté d'un voyage sur une île, d'une soirée à refaire du papier peint, d'un matin à paresser au lit...Il regardait autant de souvenirs faussement insignifiants qui mis bouts à bouts formaient une grande histoire."Nul homme ne peut se baigner deux fois dans la même rivière car ce ne sera ni la même rivière ni le même homme".




Quand tout s'était effondré, il n'y eut que fracas et destruction. Pourtant, quelques mois après il était là, marchant avec nostalgie parmi ces souvenirs.

L. avait l'impression que ce n'était pas lui qui avait vécu cela. C'était un autre qui avait fui, le coeur et la volonté brisés mais c'était lui qui revenait, plus serein et plus heureux.



Ces ruines n'étaient pas les mêmes non plus. Il avait toujours refusé de retourner sur les lieux de ce tragique épisode car elles lui hurlaient son échec et son impuissance. Mais ce soir, sous cette belle lune opaline, marchant sur un océan d'herbe noire-bleue elles avaient un autre langage. Elles l'accueillaient de nouveau. Différemment, certes, mais avec autant d'émotions, le caressant de l'ivresse des bons moments.

Il s'assit alors sur une table basse qu'il avait tenter de monter et qui avait provoqué une dispute. Il y avait tant de vies de cela. Tant de rivières....

Il se sentait en paix.

Mais pourtant, au fond de lui, dans cette nuit calme et tranquille où le vent transportait l'odeur de la forêt, il savait qu'un bruit ne partirait pas, résonant à l'infini.

Le bruit d'un univers qui s'effondre...

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