vendredi 4 avril 2003

Il était là devant lui. Il avait longtemps fui mais il savait qu’il allait devoir l’affronter. Lui qui lui avait causé tant de peines, qui l’avait tant fait souffrir était à présent devant lui. Son cœur se serrait alors qu’il s’approchait de ce spectre effrayant. L’être ne bougeait pas. Blafard et translucide, il semblait danser une étrange gigue dont la lenteur était presque hypnotique.

Comment deux personnes qui s’aiment ont ils pu en arriver là ?se demanda L.. Comment deux personnes qui s’étaient tout promis en étaient arrivé à se fuir comme des étrangers. Le vent venait de se lever et le fantôme s’approcha de lui



Elle: C’est à qui ce livre de PKD ?

Lui : Tu connais PKD ?




L. fut transpercé. Ce souvenir du passé, non pas enfoui mais caché dans un coin de son esprit venait de réapparaître. Telle une boite de Pandore dont le couvercle venait de se soulever malgré lui, il sentit s’enfuir tous ses souvenirs, dans une explosion de douleur sans qu’il ne puisse en rattraper un seul. En s’enfuyant il les perdait, en s’enfuyant ils n’étaient plus réconfort mais tourment. Désespérément, il tenta d’en conserver quelques uns mais tous le fuyaient, cherchant une liberté trop longtemps refusée.. Ces deux phrases, ces deux phrases aussi banales que lointaines ne cessaient de résonner en lui. Ces deux phrases étaient les toutes premières qu’ils s’étaient échangées. Ce premier échange qui marqua le début de leur vie commune. Qui bien des années plus tard s’achèverait dans la désolation.



Elle : On se reverra mercredi prochain

Lui : Sûrement.




Alors qu’il s’approchait de lui, L. était pétrifié….


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