jeudi 16 novembre 2006

Mais il est où ce foutu lycée? (+ bonus story)


Ce matin, un lapin n'a pas tué un chasseur, mais depuis 2 ans que je prends cette route pour Misery, j'ai vécu une drôle d'expérience.
Dans le jour naissant, dans la nuit finissante et l'esprit quelque un peu embrumé, je roulais.
En jour normal, les lignes blanches et les panneaux défilent de manière hypnotique et il m'arrive régulièrement, dans un sursaut de vivacité de regarder ce paysage d'ombre et de réaliser que je ne reconnais pas tel bâtiment. Bien sur quelques secondes plus tard, je vois telle aire de repos ou autre paysage familier et je continue mon chemin.
Sauf que ce matin, bercé par la radio, entouré de la bienveillante chaleur de la voiture, j'ai regardé autour de moi et j'ai réalisé que je passais au dessus une rivière.
Tiens, ils ont détourné un pont et mis une rivière en douze heures?

Et là, tout défile: où je suis, j'ai pas mon portable, j'ai un devoir à 8 heurs, je dois faire des photocopies pour ce devoir, je vais être en retard, les élèves seront partis..Et surtout: MAIS BORDEL, JE SUIS OU?

Un panneau A13 me rassure un peu..Je sors à la première sortie (Beuzeville, quel joli nom!) et je sais que je ne suis quà 15 minutes; Résultat, pas de David Vincent, pas de vortex spatio temporel, juste des frais d'autoroute en plus; Mais la question demeure: comment je me suis retrouvé sur cette route qui n'était "pas un raccourci et que j'ai trouvé"? (pour reprendre David Vincent).

Cela en a presque éclipsé mon effroi de ce matin: je me lève à 6 heures et je ne vois pas la forme grise de mon Cool Cat sur le canapé blanc. Pas de miaulement pour les croquettes, rien. Je fais une invocation de chat (prendre le paquet et le secouer trois fois): rien. Hier, j'avais laissé la porte ouverte pour qu'il aille sur le couloir mais un chien était sorti en balade. J'en avais déduit que mon cher Cool Cat était rentré se planquer sous un lit. J'ouvre la porte et je vois que le joint de caoutchouc a été griffé. Je crains le pire.
Je réalise alors que je ne l'ai pas revu après l'épisode canin. Je sors dans le couloir (c'est une épaisse moquette rouge) et j'appelle Gant. Je regarde près de l'ascenseur: il y a des croquettes par terre, il y a aussi un bout de griffe. Je continue vers le large L que forme le couloir et je continue mes appels. Devant moi, que des portes et le murd'en face à 20 mètres.
Pourtant j'entends un bruit étouffé qui répond. Il est derrière une porte? Un voisin l'a pris? Il est blessé? Comment je vais faire car je dois partir (et j'ai des photocopies à faire)? Je continue à avancer au son des gémissements et je le vois. Sur le paillasson de la dernière porte, transformé en chat carpette. Il me regarde, je le prends dans mes bras et le chat saucisse, enfonce ses griffes dans mon épaules, l'air de dire:" je ne partirais pas, surtout après cette nuit où je n'ai pas dormi, père indigne..

Ca n'a pas duré longtemps, j'ai eu le temps de prendre ma douche et de partir dans la nuit....et me perdre un peu.

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