Les mots ce matin sont plus rares, plus espacés. Les blagues et les rires restent les mêmes mais il y a quelque chose qui sonne différemment. Le silence devient plus envahissant et celui-ci est peuplé du savoir qu'il va devenir permanent dès demain.
En fait, je suis déjà parti. Je regarde cet arbre gigantesque autour duquel de magnifiques papillons s'amusent et dansent mais mon esprit est déjà en France. Déjà dans cet avion qui va m'emmener de Cairns à Darwin, de Darwin à Singapour, de Singapour à Londres et de Londres à Paris. Quand j'atterrirai mercredi à 9h40, ce sera la fin.
Je ne souhaite plus repartir en Oz et ce voyage était le dernier. Tout a une fin et je dois rompre cette tradition pour sortir du statu quo. Quand on me demande ici si j'ai quelqu'un, je réponds toujours "my personal life is a disaster at the moment" avec un petit sourire d'auto-dérision qui fait passer le tout. Et comme il faut quand même que je fasse quelque chose de ma vie, eh bien, je romps avec ce "pattern". Quelqu'un agisse avec courage et franchise dans cette histoire, ou tout juste agir en fait.
Ce sera mon retour vers nulle part où personne ne m'attend. Où tout est à refaire sur tous les plans, où rien ne bouge si ce n'est ce foutu temps qui passe.
Mais je ne suis encore parti d'ici.
Je suis encore Down Under. Et la question revient:
Comment dire au revoir, quand tout hurle aux oreilles que la séparation est là? Quand Michael Scott est parti vivre dans le Colorado, il n'a en fait pas dit au revoir. Il est parti comme si de rien n'était, comme s'il revenait le demain. J'aime assez celà.
Et dans la routine qui va reprendre, je repenserai à tous ces moments. Je repenserai à cet arbre gigantesque autour duquel de magnifiques papillons s'amusent et dansent. Et mon esprit retournera là-bas.
Quant à mon corps, il y retournera un jour. Mais accompagné par qui voudra bien. Enfin.
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