Rouen. Alors mon ami Lazare, tu es maintenant le dernier Poilu maintenant qu'Henri s'en est allé. De tous tes souvenirs de cette période, tu sais que tous ceux qui étaient autour de toi, à te parler, à rire et à pleurer, tu sais maintenant que TOUS sont partis de l'autre côté. Tu es le dernier survivant de ce cauchemar, de ces images saccadées en noir et blanc que nous connaissons tous mais qui pour toi ont été la réalité que les mots ne peuvent reconstituer.
J'avais entendu que lorsque tu partirais, mon cher Lazare, tu aurais donc des obsèques nationales. Quand tu partiras, tu emmèneras avec toi cette page d'histoire qui est recouverte par tant d'autres maintenant. Tu fermeras la porte et tu retrouveras tes amis, si heureux que tu aies ainsi vécu pour eux. Quand ils t'accueilleront, ils auront ces deux mots pour toi: "Raconte-nous".
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