D'abord il y a ce type au comptoir aux lunettes étranges qui discute avec la serveuse, un sourire enchanté et timide sur le visage. La serveuse, elle, marque le sol de ses va-et-vients et amène des kirs à une tablée de trois filles qui semblent sorties de Sex and the city, à rire fort et souvent. L'une d'entre elle regarde en coin un garçon qui lui tourne le dos et qui tente de parler sans montrer qu'il est gêné par ces rires féminins. Une musique flotte dans l'air se mélangeant aux fumées de cigarettes. Ces dernières semblent être autant de fantomes de créatures d'antan, s'enroulant paresseusement autour des lumières. Et une étudiante plongée dans ses livres ne cesse de les ramener à la vie.
A côté de moi, elles sont deux à discuter. Je les vois rire et sourire mais la musique dans mes oreilles, la musique de mon monde force mon imagination à inventer leur paisible soirée, au gré d'un sourire, d'un soupir, d'une main dans les cheveux ou encore d'une bouffée de cigarettes.
Un bouddha ferme les yeux sur le comptoir. Il semble se délecter des conversations inaudibles de toutes ces personnes qui, chacune à leur manière, se joignent à cette communion chaleureuse, sans jamais pourtant parler au delà de la table à laquelle elles se sont assises.
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